lundi 29 octobre 2018

Le 29 octobre 2018

Le Notre Père



Tous les jours, chaque après-midi, ma chère femme écoute , sur KTO, l'émission intitulée « Chapelet ». Cela se passe à Lourdes. Pendant une demi-heure, on entend essentiellement des prières catholiques. Assis sur mon canapé, j'écoute assez distraitement, et je fais autre chose, un
ordinateur sur les genoux. On entend notamment un prière : le Notre Père.

En français, le texte de la version actuelle (depuis le 3 décembre 2017) est le suivant :
« Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.
Amen »
Commentaire :
« Notre Père » : Dieu, le créateur de l'Univers
« qui es aux cieux » : qui es dans le ciel. Ah bon.
« Que ton nom soit sanctifié » : Celui qui prie loue Dieu. Pourquoi ?
« Que ton règne vienne » : Dieu ne règne pas au moment où celui qui prie s'adresse à lui.
Quand Dieu régnera, il va régner comment ?
« Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » : Manifestement sa volonté n'est pas faite sur la terre, vu le nombre inimaginable d'horreurs, de massacres, d'abominations, d'exterminations qu'on y a vues. Au ciel, c'est où ça ?
« Donne-nous notre pain » : On demande à Dieu de nous nourrir ! C'est la meilleure, celle-la !
Ceux qui meurent de faim, dans différents coins de la terre, n'ont pas reçu de Dieu de nourriture , malgré cette prière ?
« Pardonne-nous nos offenses » : Dieu va pardonner à des milliards d'hommes ce qu'ils font de mal ?
« comme nous pardonnons » : Affirmation curieuse ! Nous tous, nous pardonnons ? Eh bien, non.
Affirmation sans queue ni tête.,
« Ne nous laisse pas entrer en tentation » : Comme il y a beaucoup ne gens qui sont tentés, celui qui prie demande que cela cesse ? Etrange.
« Délivre-nous du Mal » : Avec majuscule. Dieu faire comment pour nous délivrer ?
« Amen » : Ce mot n'est pas français. On aurait pu le traduire. Il est censé renforcer ce qui vient d'être dit. Autrement dit il n'ajoute rien à l'énoncé précédent.
Voilà donc la prière chrétienne essentielle. C'est d'une immense indigence. C'est le vide absolu. Consternant.

1 commentaire:

  1. Oh! Patrice,

    Comment pouvez-vous commenter si légèrement une prière dont la philosophe Simone Weil disait mettre une heure à la réciter en Grec, tant chaque parole était pour elle un sujet de contemplation.

    Vous comencez par faire une énorme faute de Français:
    "Qui es(t) au cieux" (sic). Le vocatif se prolonge dans la relative: "Qui es aux cieux." "Ah bon", poursuivez-vous, gauguenard. Sous-entendu: "Où c'est, les cieux?" Le ciel, les cieux sont intérieurs, sont un non-lieu et un état. "Je crois bien que j'ai trouvé mon ciel sur la terre, car le ciel c'est Dieu et Dieu est dans mon âme." Les cieux sont une métonymie, une synecdoque de Dieu.

    "Que ton Nom soit sanctifié" ne signifie pas "loué" mais "manifesté". Cela dit, la question du "pourquoi la louange" est une très bonne question. Noramelement, elle devrait être ce qui sort du cœur au vu de l'éclat, du rayonnement de Dieu.

    Le Règne de Dieu signifie que l'esprit de la Création va s'imposer au monde. La Création, c'est l'âme du monde et le monde est la lettre ou la chair de la Création.

    "Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour" en appelle au pain spirituel et à la force de partager ou de pétrir le pain matériel.

    "Pardonne-nous nos offenses.... à ceux qui nous ont offensés": cette phrase est à lire comme un enchaînement de deux propositions qui ne sont pas indépendantes. "Pardonne-nous dans la mesure où nous pardonnons." Cela dit, un des plus beaux cantiques qu'il m'ait été donné d'accompagner ces derniers mois disait que le paradis nous invitera au "festin des pardonnés".

    "Ne nous laisse pas entrer en tentation" demande à ce que le priant n'entre pas dans l'engrenage où il fait esprit avec la tentation qui le traverse, un peu comme nous ne sommes pas responsables de nos rêves, assure Saint Augustin, ou des mauvaises pensées qui nous parasitent: nous sommes seulement responsables d'y entrer en les enracinant en nous, au lieu de les regarder passer comme dans la méditation orientale ou comme on ferait des distractions dans l'oraison. On a reproché à cette nouvelle traduction, à qui l'on demandait de prendre en comptel'idée de la première épître de Saint Jacques que "Dieu ne tente personne", de refuser le combat spirituel, en ne voulant même pas que l'homme soit touché par la tentation, comme par un effet de la "peur du contact" d'où naît le tabou selon Freud. Je crois que cette compréhension est orientée. Il s'agit de prier pour que l'homme n'entre pas dans le jeu de la tentation qui est un processus, un engrenage.

    "Délivre-nous du mal" signifie: "Délivre-nous du Malin", de l'Adversaire, de Satan." Il y a dans cette demande le même souhait que dans la précédente: que nous ne soyons pas des sujets de hantise dans lesquels Satan puisse entrer comme chez lui, comme si nous étions sa maison.

    Dans le contexte de cette prière, "amen" veut dire: "Ainsi soit-il!" C'est donc un mot performatif très propre à conclure une prière.

    Normalement, le "Notre Père" s'achève aujourd'hui par une doxologie, qui rend gloire à la Trinité: "Car c'est à toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire pour les siècles des siècles."
    Manière de dire: "J'ai foi en toi pour l'éternité."

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