vendredi 17 mai 2024

L'h aspiré. Je veux négliger des centaines de mots commençant par un h muet ou un h aspiré. Je tiens simplement à signaler quelques mots commençant par un h aspiré. L'h est aspiré dans « handicap » (Ne pas dire « les zandicapés », « haricot » ( Ne pas dire « les zaricots »), « harceler » (Ne pas dire « les zarcèlements »), « hurler » (Ne pas dire, comme M. Zemmour « Ils zurlaient ils zurlaient, ils zurlaient »).

jeudi 16 mai 2024

Langue française. « ressortir à » « Ressortir », parfois, signifie « être du ressort, de la compétence, de la dépendance d'une juridiction ». Il se conjugue comme « finir », prend l'auxiliaire « avoir » et se construit avec « à » (c'est une faute que d'employer  « de »). « Mon affaire ressortissait au tribunal de première instance (Acad.) » « Ces âneries ressortissent davantage au fétichisme qu'à la littérature (Cavanna) » « Une affaire qui lui* ressortit de plein droit( *au Parlement) » (Volt. Lett. 15 mars 1765)

mardi 14 mai 2024

CECI DIT OU CELA DIT ? Semaine Descartes, sur France Culture, de 10 à 11h, dans l'émission de Géraldine Muhlmann, « Avec philosophie ». L'animatrice fait venir chaque jour deux spécialistes. Aujourd'hui Jean-Pascal Anfray (que je ne connaissais pas), maître de conférences à Normale Sup, qui a écrit sur Descartes, et l'illustre Jean-Luc Marion, ancien professeur d'université, et...académicien français (!). Du beau monde. J'écoute attentivement et j'apprends sur Descartes bien des choses. Tout à coup j'entends Jean-Pascal Anfray commencer une phrase par « Ceci dit,... ». Je sursaute. Cinq minutes plus tard, j'entends Jean-Luc Marion , académicien français, commencer une phrase par « Ceci dit,... ». Je sursaute derechef. Simple prof de lettres, j'ai appris à tous mes élèves en quarante ans, de la 6e à la Terminale,ceci : Ne jamais dire « Ceci dit, ... », mais « Cela dit.. ». « Cela dit » renvoie à ce que l'on vient de dire. « Ceci » annonce ce que l'on va dire. Tout le monde est d'accord là-dessus : Adolphe Thomas, Dictionnaire des difficultés de la langue française, Larousse, 1956 ; Paul Dupré, Encyclopédie du bon langage, Trévise, 1972. Henri Bénac, Guide alphabétique des difficultés du français, Hachette, 1978 ; Dictionnaire de l'Académie française, dernière édition. Toutes les autres autorités, en matière de langue française, dont je ne vous accablerai pas ne voulant pas vous lasser, n'ont pas d'autre opinion. Manifestement , ces deux sommités universitaires n'ont jamais entendu parler de...cela (et non : de ceci). P.-S. On pourrait faire des observations voisines touchant « voici » et « voilà

dimanche 12 mai 2024

Langue française. Misogyne : Qui éprouve de l'hostilité , du dédain pour les femmes. (dictionnaire de l'Académie française, dernière édition). Je ne suis pas le moins du monde misogyne. Je ne pense rien des femmes en général. Quand j'émets un jugement sur une femme , c'est après l'avoir bien connue. Cela dit, je ne supporte pas d'entendre « Les Parisiennes  et les Parisiens », « Toutes et tous », etc. C'est parler ridiculement. Mon opinion ne vient pas d'une éventuelle misogynie, mais de la défense de la langue française. Quand on dit « Les Parisiens » , cela signifie évidemment « Les gens qui habitent à Paris » et non pas « Les gens qui habitent à Paris, à l'exception des femmes ».

samedi 11 mai 2024

Depuis plusieurs mois, une campagne d’une intensité grandissante accuse Israël de génocide dans la bande de Gaza. Sur les campus des Universités américaines et dans les écoles dites de “sciences politiques” françaises, on entend l’accusation scandée à l’envi en même temps que, par un paradoxe singulier, une carte est brandie d’un futur Etat Palestinien du Jourdain à la mer qui condamne de facto l’Etat hébreu à la disparition. Ce mouvement où fraternisent militants d’extrême gauche et islamistes dans une nouvelle Sainte alliance rouge-verte, n’a rien de nouveau, ni de véritablement surprenant. Depuis des années, il occupe une partie de l’espace public où il laisse libre cours à des discours qu’on imaginait ne jamais entendre. L’une de ses manifestations les plus spectaculaires et les plus odieuses s’est produite dès le lendemain du grand pogrom planifié du 7 octobre perpétré en Israël par les Einsatzgruppen du Hamas, quand des voix sortant de ses rangs comme des mauvais génies se sont élevées pour contester le caractère terroriste des crimes commis et les travestir en actes de résistance armée. Nul ne doit se méprendre sur la logique de cette rhétorique qui transforme les victimes d’hier en bourreaux d’aujourd’hui et efface les crimes réels du passé par les crimes imaginaires du présent. Nul ne peut ne pas entendre dans les harangues des procureurs d’estrade et autres tribuns de fête foraine qui œuvrent à cette manipulation le chant funèbre d’un nouvel antisémitisme dissimulé derrière l’antisionisme. Nul ne peut ignorer, et surtout négliger, la gravité de cette propagande qui met en grand danger les Juifs du monde entier sous couvert de leur soutien réel ou supposé à Israël et répand en France et sur le monde la pire des maladies de l’esprit. Qualifier de génocide l’opération militaire menée par l’armée israélienne constitue une véritable aberration Le droit constitue l’un des terrains de prédilection de cette campagne comme le démontrent les actions judiciaires menées çà et là dont la procédure incroyable engagée le 29 décembre 2023 devant la Cour pénale internationale par l’Afrique du Sud contre l’Etat d’Israël sous l’incrimination de la violation de la Convention contre le génocide. On connait le sort réservé par la Cour à cette action, bien qu’on puisse redouter que l’ambiguïté de la décision rendue encourage de nouvelles initiatives du même genre qui chercheront à pendre Israël au sommet de la pyramide criminelle où siègent les grands crimes de masse comme des monstres noirs assemblés. Qualifier de génocide l’opération militaire menée par l’armée israélienne contre le Hamas à Gaza ne relève pas seulement de la manipulation politique, elle ne témoigne pas seulement d’amalgames scandaleux, elle ne répond pas seulement à une stratégie qu’on soupçonne téléguidée de l’étranger, mais elle constitue encore une véritable aberration. Le génocide est la quintessence, le summum, l’expression accomplie, de l’inhumanité. Rien ne vient au-dessus, rien ne le supplante, rien ne l’égale. Il est le crime des crimes. Les tragédies qui portent sa couronne d’épines sont les plus monstrueuses. Elles défient l’entendement et laissent sur le corps meurtri et l’âme déchirée des peuples qu’elles frappent une blessure à jamais béante. Par-delà leur singularité, ces tragédies ont un même sens, elles procèdent d’une même logique, elles obéissent à un même principe et appartiennent à une même catégorie. “Le crime de génocide”, écrit le juriste juif polonais Raphaël Lemkin qui en a forgé le concept et l’a utilisé dans son livre Axis Rule in Occupied Europe paru en 1944, implique un large éventail d’actions, (…) subordonnées à l’intention criminelle de détruire ou d’invalider définitivement un groupe humain”, où “les actes sont dirigés contre des groupes, comme tels, et où des individus sont choisis pour être détruits seulement parce qu’ils appartiennent à ces groupes”. Le génocide est un crime d’essence, un crime ontologique, qui vise les victimes en tant qu’elles sont ce qu’elles sont et appartiennent à un groupe national, ethnique, racial ou religieux qu’il s’agit d’éradiquer en tant que tel. Le génocide exige d’établir une intention avérée de détruire, d’anéantir, de supprimer. Tous les textes sur le génocide depuis le livre fondateur de Lemkin, qu’il s’agisse de la Résolution de 1946 de l’Assemblée générale des Nations Unies, de la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide, des Statuts des Tribunaux internationaux ad hoc pour l’ex-Yougoslavie (1993) et le Rwanda (1994), de la Cour pénal internationale (1998) et de nombre de législations nationales dont la française (1994), contiennent la même idée, tournent autour de la même notion. Les 1.500.000 Arméniens massacrés en 1915 et 1916 en Turquie, le furent délibérément comme tels. Les 5 à 6.000.000 de Juifs exterminés entre 1940 et 1945 en Europe, le furent délibérément comme tels. Les 800.000 Tutsis décimés d’avril à juillet 1994 au Rwanda le furent délibérément comme tels. Chaque fois, les massacres des peuples victimes n’avaient d’autre but que leur éradication. Chaque fois, c’est leur être-même qui scella leur effroyable destin. Rien de ce qui se passe dans la bande de Gaza ne s’apparente à ces crimes abominables Rien de ce qui se passe dans la bande de Gaza ne s’apparente à ces crimes abominables. Rien qui ressemble à un génocide au sens où ce terme doit être entendu. L’armée israélienne n’est pas entrée dans Gaza dans le but d’exterminer la population palestinienne, mais pour traquer et éliminer les terroristes du Hamas et libérer les otages capturés lors de leur expédition sanglante du 7 octobre qui, elle, en revanche n’avait d’autre objectif, d’autre but, que de massacrer des Israéliens. Gaza n’est pas le ghetto de Varsovie comme l’a déclaré imprudemment un responsable politique français avant de se rétracter devant l’énormité de son propos. Les camps palestiniens ne sont ni de concentration, ni d’extermination, mais de réfugiés où tente de s’organiser une aide humanitaire qui ne connaît d’obstacles que les combats entre Tsahal et le Hamas. Les bombardements de l’aviation israélienne ne visent pas les civils, même si certains en sont des victimes collatérales inévitables dans une proportion jamais établie avec exactitude. Ces bombardements précédés d’avertissements à la population pour lui en épargner les conséquences, ne participent pas plus d’un génocide que ceux des alliés sur les villes allemandes pendant la deuxième guerre mondiale. En un mot, l’armée israélienne ne mène pas à Gaza une entreprise délibérée, planifiée, d’anéantissement des Palestiniens. On peut penser ce qu’on veut de la situation à Gaza, on peut déplorer la situation où se trouvent les populations, mais on ne peut pas en dire ce qui n’est pas. Le but des accusations des activistes pro palestiniens contre Israël n’est pas seulement de dédouaner le Hamas de ses crimes sur le mode du tu quoque (toi aussi) lancé à la face des Alliés par les grands criminels nazis dans une monstrueuse logique d’équivalence. Il est de dépouiller les Juifs de leurs manteaux d’abominables souffrances, de les priver de leur histoire à jamais tragique et d’ouvrir grandes les portes de leur future persécution. Comment imaginer laisser faire ? Comment se taire ? © Michel Laval Avocat à la Cour Avocat au Barreau, Michel Laval a plaidé dans de nombreux procès correctionnels et d’assises. Il a conseillé, assisté et défendu de nombreux organes de presse et des personnalités du monde intellectuel et artistique comme Alain Finkielkraut, Amin Maalouf, ou Georges Bensoussan, pour lequel il obtient la relaxe dans le procès intenté pour provocation à la haine par le parquet de Paris, le CCIF, la Ligue des droits de l’homme, la Licra et le MRAP.

vendredi 3 mai 2024

Européennes et présidentielle. Ne pas confondre européennes et présidentielle. Au second tour de chaque présidentielle un duel télévisé oppose deux candidats.Nous les écoutons, nous jugeons et nous votons. Nous avons choisi entre Mme Royal et M. Sarkozy, entre Mme Le Pen et M. Macron. On ignore le prochain duel. Les européennes sont à un tour et opposent différentes listes. Ce n'est pas une confrontation entre des têtes de liste. Or les débats qui sont et seront télévisés sont et seront entre des têtes de liste. Tout électeur n' a pas à se demander quelle tête de liste a été meilleure que telle autre à la télé. Le vrai problème est de se dire : Suis-je communiste ? Suis-je socialiste ? Suis-je d'extrême droite ? Suis-je satisfait du président et du gouvernement ? C'est la seule question que je me pose et que je me poserai le 9 avril prochain.Je me réponds déjà. Je ne suis ni communiste, ni socialiste, ni d'extrême droite ; je suis satisfait du président et de son gouvernement. Mon choix est simple.Et je compte bien voter.

jeudi 2 mai 2024

NFFNSNC. « Non fui, fui, non sum, non curo » : Je n'étais pas, j'ai été, je ne suis plus, ça m'est égal. » On lisait ces initiales sur certaines tombes romaines.

mercredi 1 mai 2024

ALAIN / MAUROIS/ STENDHAL J'ai rappelé qu'Alain conseilla à son meilleur élève, le futur André Maurois, pour pouvoir devenir écrivain, de recopier de bout en bout le célèbre roman de Stendhal « La Chartreuse de Parme ». Il faut ajouter ceci : Recopier une page de ce roman demande vingt minutes. Mon édition de ce roman a 534 pages. Le recopier sans traîner demande plus de 10 000 minutes, c'est-à-dire plus de 170 heures. Ce n'est pas un petit exercice pour qui voudrait (bien) se former. Mais cette formation ne me semble pas la pire. Je crois savoir que certains professeurs de lettres donnent à lire à leurs élèves des BD ou des textes de rappeurs.