vendredi 30 août 2019

LES TROIS GLACIATIONS


"La première fut la glaciation stalinienne. Elle marque notre après-guerre. Dans l'intelligentsia, les mots étaient encore gelés, les paroles surveillées, les opinions contrôlées, les échanges interdits. Quiconque mettait en doute l'excellence du régime dirigé par le camarade Staline ne pouvait être qu'un agent de l'impérialisme américain. La nature proprement meurtrière de la dictature soviétique était pourtant aveuglante, même pour les moins avertis ; mais partagés entre la force de l'évidence et la pression du politiquement correct, beaucoup d'intellectuels multipliaient les contorsions qui ont conduit nombre d'entre eux à la dépression nerveuse, voire à la tentation du suicide.
La deuxième glaciation fut maoïste. Elle ne disposait pas de cet énorme arsenal que constituait un parti communiste puissant, respecté, voire hégémonique dans certaines disciplines. Ses dévots avaient beau répéter - déjà! - que le maoïsme «n'avait rien à voir» avec le stalinisme, le ver était dans les esprits. Pour écarter le doute, ils répliquaient par un surcroît de ferveur et d'obséquiosité envers le nouveau dieu vivant. Ce furent les Chinois eux-mêmes qui les détrompèrent, comme les Russes l'avaient fait précédemment pour Staline.
La troisième glaciation, nous la vivons de nos jours, c'est la glaciation islamiste. Le «rien à voir avec», qui est à la dévotion gauchiste ce que le «en même temps» est à l'univers mental du macronisme, s'est affirmé comme jamais. C'est la pensée schizophrénique appliquée à la politique. On a vu ressurgir chez certains intellectuels le même type d'argumentation qui avait cours dans les précédentes glaciations: la théorie de l'encerclement par l'impérialisme, l'érection de l'islam en «religion des pauvres», le ressentiment érigé en moteur de l'histoire, etc.
De ce rapprochement, je veux tirer quelques conclusions.
L'intellectuel «engagé» n'est rien d'autre qu'un militant dépravé, tenté de se faire pardonner, par un fidéisme sans limites, sa mauvaise conscience de n'être ni un pauvre ni un élu de l'histoire.
L'intellectuel, qui est normalement un professionnel du doute, devient dès qu'il chasse en bande le plus crédule et le plus servile des hommes. Ce n'est pas pour rien que l'on a vu, pour dénoncer la prétendue islamophobie, des intellectuels se regrouper pour lyncher un de leurs semblables. Pierre-André Taguieff, Sylvain Gouguenheim, Olivier Grenouilleau, Marcel Gauchet, Michel Houellebecq, Alain de Benoist, Kamel Daoud, Alain Finkielkraut ont été parmi tant d'autres quelques-unes des victimes de ces lynchages collectifs qui ne déshonorent que leurs auteurs. L'intellectuel a le devoir déontologique de rester un homme seul ; on ne devrait avoir le droit d'employer ce mot qu'au singulier.
L'intellectuel est le plus religieux des hommes. Quand un individu perd la foi, il s'installe dans l'agnosticisme. Un intellectuel qui perd la foi en recherche immédiatement une autre. Ce n'est pas pour rien qu'autour de Staline, puis de Mao, aujourd'hui de l'islamisme, se développe chez beaucoup un culte de nature religieuse, qui leur tient lieu de transcendance."


SIMPLISSIME*

Il faut aimer la loi, aimer l'Etat, aimer nos représentants librement élus, nos magistrats, nos policiers, nos gendarmes, nos pompiers, notre personnel pénitentiaire. C'est mon cas. Quand tous mes concitoyens seront , de ce point de vue, comme moi, tout ira bien.

Pour les « dérives ordurières » dont vous parlez, elles n'existeront plus quand on appliquera sur le Net, ce qui s'applique à la presse écrite, et merveilleusement bien. Tout écrit doit avoir un nom, un responsable, et tout délit (racisme, diffamation, injure publique...) devrait s'exposer à une sanction pénale.

* commentaire d'un texte de Philippe Bilger (blog "Justice au singulier")

jeudi 29 août 2019

Une curiosité

Faisant des recherches sur un Inspecteur général de l'Education,Patrick Laudet, je tombe sur ces lignes singulières :

"En octobre 2016, à la suite de la publication du rapport du jury du Capes externe de lettres 2016, il est accusé de sexisme pour avoir écrit en page 2 : « La proportion des garçons au CAPES de lettres s'améliore, ce qui est un symptôme d'attractivité nouvelle pour le métier de professeur de Lettres. Enseigner les lettres n'est pas une spécificité féminine et nos élèves ont besoin de l'expérimenter au quotidien. Ils y gagneront incontestablement, les garçons entre autres, et la présence accrue d'hommes pour enseigner les Lettres contribuera à affiner l'image parfois dégradée qu'ils ont de la discipline. Pour qui est légitimement soucieux de parité, c'est là une tendance vraiment encourageante. ». Un article de presse relaie les réactions d'enseignants considérant ces propos comme discriminatoires et misogynes8."

Il y a  quelques années , dans un établissement secondaire, j'étais le seul homme professeur de lettres
ACTUELLEMENT


"Des gens qui ne sont pas des écrivains se disent écrivains, des gens qui ne sont pas écrivains sont invités sur des plateaux pour parler de livres qu’ils n'ont pas écrits, qui sont évoqués par des non- journalistes et qui s’adressent à des non-libraires pour des non-lecteurs… » (J.Asensio)

GUILLAUME LARRIVE

Agréable surprise, LCI, ce jeudi matin : l'invité politique était Guillaume Larrivé, candidat à la présidence du parti politique français Les Républicains. Depuis des mois, j'avais remarqué ses grandes qualités.C'est, des trois candidats en lice, mon préféré. C'est un quadra, punchy, lucide, franc.
Il est dommage qu'on veuille nous faire accroire que l'affaire soit pliée, que le président du groupe parlementaire actuel sera forcément élu.
Sa prestation sur LCI, ce matin, a été excellente, même si on ne lui avait pas fait un cadeau en lui mettant dans les pattes le dénommé Gérard Miller, le psychanalyste mélenchoniste omniprésent dans les médias audiovisuels.
Guillaume Larrivé ne m'a pas décu et confirme tout le bien que je pensais de lui.

mardi 27 août 2019

DEUX MONDES

Sur le blog de Philippe Bilger, je scribouille ces pauvretés :


N'utilisant pas Twitter, j'ignore son fonctionnement et ses règles. J'imagine que vous avez affaire
là-bas à l'engeance militante, à l'engeance fanatique , à l'engeance anonyme et à l'engeance insulteuse.
Vous avez l'honneur de n'appartenir à aucune de ces engeances. Vous êtes un esprit libre, vous avez un grand faible pour la nuance, vous livrez votre visage, votre prénom, votre nom, vos professions,
votre ville, votre mail, votre téléphone, et vous n'insultez pas.
Quand ces deux mondes se rencontrent, ce n'est pas agréable. Et, il y a des compagnies qu'il est bon d'éviter, le plus que l'on peut. Permettez-moi d'approuver votre monde et de continuer à vous estimer, du fond de mon obscurité. Et de manifester mon dédain et mon mépris à vos agresseurs.

lundi 26 août 2019


TAUREAUX

Des années avant de rédiger ses immondes et impardonnables bouquins antisémites, Céline a écrit, on le sait, «Voyage au bout de la nuit ».
Dans l'une de ses pages, il évoque ce qui se passe dans les arrière-cours. Par exemple le samedi soir, chez « cent ivrognes mâles et femelles ».Un soir, il a entendu que l'un de ces couples avinés a attaché une petite fille sur une chaise, l'a copieusement insultée, et lui a flanqué une terrible « torgniole », avant d'aller faire l'amour dans la cuisine ;
Et Céline d'ajouter : « On n'a pas toujours des taureaux sous la main. »
Voilà la contribution anticipée de Céline au débat en cours.

samedi 24 août 2019


VARIA

Vade retro Salvini !

Nietzsche sombra dans la folie à 47 ans.

Après sa mort, sa sœur offrit la canne de son frère à …Hitler.

Joseph Zimet, nommé à l'Elysée*, est l'ex-mari de Rama Yade.
*pour remplacer Sylvain Fort

Un radar-tourelle coûte 32 000 euros. Beaucoup ont déjà été détruits par des gens.

J'ai 30 000 mails non lus sur Internet. (Taddeï)

J'ai pas la télé. (David Koubbi, avocat de Kerviel)

J'ai pas la télé. (Taddeï)

Je ne vote pas. (David Koubbi)

Je ne vote pas. (Taddeï)

Je ne vote pas. (Badiou)

Je ne vote pas. (Onfray)

La moitié des avocats français sont à Paris.

Des fous ont écrit, des imbéciles commentent, des fripons enseignent. (Voltaire, 1767)

Un homme qui reçoit sa religion sans examen ne diffère pas d'un bœuf qu'on attelle. (id)

Authoritas, non veritas, facit legem. (Hobbes)

Le plus galonné des festivocrates ...(Muray, parlant de Jack Lang, dans « L'Empire du Bien »)

J'ai le mal de mer sur un pédalo. (Zemmour)

Un prof hyper connecté, au top de la hype...(Thomas Poirier)

-Vous papotez !
-Vous, vous ne papotez pas ; vous pipotez. (Enthoven, à Bernard Stiegler)

Les collapsologues sont en Europe et les technologues sont en Chine. (Laurent Alexandre)

Etre seul, c'est s'entraîner à la mort. (Céline)

L'anarchiste de droite veut la liberté, mais pour lui tout seul. (François Gibault)

Je pense entièrement comme M. de Voltaire. (Voltaire, 1767)


vendredi 23 août 2019


LR-TANDONNET / ZIMET-RAMA YADE

En parcourant la presse quotidienne nationale, je crois devoir signaler deux articles.

Un. Dans Le Figaro du 23 août, dans les pages « Débats », Maxime Tandonnet, historien, auteur de plusieurs livres de grande qualité (le dernier, a pour sujet l'important homme politique André Tardieu), signe un remarquable papier qui a pour titre « N'enterrons pas trop vite Les
Républicains ». C'est aussi mon avis.

Deux. Dans Le Monde du 22 août , un petit article de Cédric Pietralungua est consacré au successeur de Sylvain Fort, dans la fonction de conseiller en communication du président Macron.
Son nom est Joseph Zymet. Plusieurs journaux en avaient parlé ces jours-ci. Ce que je n'avais lu nulle part, et qui me ravit, est ceci : « ex-mari de Rama Yade »!Le monde est petit. Même si je suis certain que ce monsieur n'a pas été choisi pour cela.


Le conditionnel passé

Tout le monde le sait, mais je le rappelle à ceux qui l'ont oublié, le conditionnel passé est le temps que l'on emploie quand on dit, par exemple : « J'aurais dû faire cela. »
Depuis des lustres, je refuse d'utiliser ce temps, dans ma conversation comme dans ma tête. Pourquoi ? Parce que je pense que ce temps est un temps inutile. Quand , j'entends un de mes proches employer ce temps, je ne cesse pas de le leur dire.

J'utilise le présent de l'indicatif et, un peu moins, le futur , et de préférence, le futur proche. Aujourd'hui, et, de préférence maintenant,je fais telle chose. Demain, je ferai telle chose. Je n'aime guère dire : dans un an, je ferai... . Je refuse de dire : Dans dix, je ferai...

mardi 20 août 2019


QUI DIT QUOI ?

Sur le Net, je suis profondément hostile à l'anonymat, et donc, aussi, aux pseudonymes.
Dans la presse écrite, idem. Et je suis hostile aussi aux articles non signés. Même si l'on peut penser que les journalistes de l'Huma ont au moins quelques idées en commun, comme ceux du Figaro, de Valeurs actuelles, de Libé..., on ne m'empêcher pas de penser que chaque rédacteur a ses pensées, son parcours, ses lectures, son passé, son style...Une rédaction n'est pas composée de moutons.
Je ne comprends donc pas pourquoi « Le Monde », contrairement à d'autres, offre à ses lecteurs des éditos non signés. Le Monde m'objectera que ce texte reflète la pensée de l'ensemble de la rédaction. Je ne le crois pas une seconde. Sur mille sujets possibles, au Monde, comme ailleurs, pourquoi tout le monde aurait-il la même position ?
Pendant que j'y suis, je suis gêné de voir des articles ...ou des livres, signés à deux. Que s'est-il
passé ? On se consulte l'un l'autre pour écrire une phrase ? L'un écrit et l'autre approuve? Quelle blague !

On pense, on écrit, on signe. Quoi de plus clair ?

dimanche 18 août 2019


TROIS BONS AVIS

Eric Zemmour, Philippe Bilger, Robert Redeker font grand cas du dernier livre de Pierre
Mari, « En pays défait ».
Trois bons avis, ce me semble.

VOLTAIRE OU ROUSSEAU

Réponse à un commentateur du blog de Philippe Bilger, qui croit voir chez moi un "rousseauisme de pacotille" :


Monsieur Savonarole,  qui voulez cacher votre nom,

Depuis trois que je suis ici, j'ai parfois goûté votre esprit, vos pastiches, vos brocards, vos audiarderies... Vos flèches ont parfois été pour moi. Pourquoi pas ?

Dans un texte que vous m'adressez, vous me dites que rien n'est gratuit, ni l'eau, ni l'air, ni la conversation, ni la marche à pied...Ah bon ? Et vous parlez à mon sujet de "rousseauisme de pacotille".
Mauvaise pioche ! Je suis tout sauf rousseauiste. Comme Sollers, je passe, une fois de plus, un été avec Voltaire. Quel enchantement ! J'ai la même aversion que lui pour tous les fanatismes religieux
et les fous furieux qui désolent notre globe.
Je ne n'ai nul besoin de Rousseau pour aimer ce que j'aime et ne pas aimer ce que je n'aime pas. Si vous hantez des restaurants trois étoiles,si vous avez un hôtel particulier à Paris et un somptueuse villa dans un pays voisin, une Porsche, un tailleur renommé, grand bien vous fasse.! La plus grande preuve que je ne suis pas de gauche (certains en ont douté ici) : je n'envie personne , ni vous ni Arnaud Lagardère, ni Bill Gates. Vous auriez tort de ne pas me croire. Je vous en assure, sur l'honneur.
Et , ne vous en déplaise, je continuerai à aimer l'air, l'eau, la marche à pied, la conversation, les jardins publics et les bibliothèques.


samedi 17 août 2019


MURAY GRATUIT

Allant , ce samedi 17 août, dans ma bibliothèque municipale, pour parcourir la presse quotidienne et hebdomadaire, je vois qu'on a offert, dans Le Fig Mag, à la chère Elisabeth Lévy, deux pages pour évoquer Muray, et en particulier son livre « L'Empire du bien ». A la bonne heure !
Or, par le plus grand des hasards, un de mes amis, qui ne travaille pas ces temps-ci en France, mais dans un pays voisin, venait de me parler de ce livre qu'il lisait avec délectation. Comme nous échangions par courriels, et que je n'avais pas lu, ce livre-là, il me l'adressa en « PDF » !
Gallica offre un million de livres aux lecteur, mais les livres doivent avoir plus de 70 ans ,je crois.
Les livres récents, il faut les emprunter ou les louer. J'apprends qu'on peut les lire en « PDF » . Bonne nouvelle ! Il faudra qu'on m'explique ce que ça veut dire et comment on fait.

Je le confesse, j'ai grand faible pour tout ce qui est gratuit : l'air, l'eau, les bibliothèques, les jardins publics, les promenades, la conversation... et, désormais, Muray en PDF.

vendredi 16 août 2019


« candidat à la mairie de Paris »

Ecoutant l'émission de débat sur LCI, vers 19h, je suis un peu surpris de lire, après le nom de l'un des participants, Gaspard Gantzer : « candidat à la mairie de Paris ». Ce monsieur, qui fut conseiller en communication de Hollande, doit sans doute être plutôt socialiste. Anne Hildalgo, maire, est socialiste aussi. M. Griveaux, ancien ministre macroniste, est dit aussi « candidat à la mairie de Paris ». LR va sans doute aussi nous dire un jour aussi qu'une personne de LR sera « candidate à la mairie de Paris ».
L'ennui est que le maire de Paris n'est pas choisi directement par les électeurs, mais par les conseillers de Paris. Quand la majorité fut de droite, on eut Jacques Chirac, puis Jean Tibéri. Quand la majorité de ces conseillers devint socialiste, on eut Bertrand Delanoë, puis Anne Hidlago.
Le gros lot sera pour la personne qui aura la majorité des voix des conseillers de Paris des vingt ar-rondissements.
Cela ne rime à rien de mettre à côté de Gaspard Gantzer « candidat à la mairie de Paris ».

lundi 12 août 2019


ENIGME

L'essayiste français vivant le plus connu et le plus vendu en France est Michel Onfray. Quelques centaines de profs de fac ou de khâgne existent pourtant aussi, qui n'ont pas à rougir de leur niveau, de leur rigueur, de leur qualité, de leur compétence  et qui ont écrit des livres du meilleur aloi.
Qui aurait la gentillesse de bien vouloir tenter une explication de ce qui constitue pour moi une
parfaite énigme ?




NAISSANCE , ORIGINES, ARYENS , JUIFS , RACISME , CELINE

Quelques rappels, en préambule :
« Tous ces Juifs dont nous crevons... » (Céline)
« Qu'on saigne les Juifs : c'est mon avis. » (Céline)
« Les boches, au moins, c'est des Blancs. » (Céline)
« Je suis raciste et hitlérien. » (Céline)
« Moi, je voudrais bien faire une alliance avec Hitler. Pourquoi pas ? Il a rien dit contre les Bretons ,contre les Flamands...Il a dit seulement sur les Juifs. » (Céline)

De ces quelques phrases ignobles, il y en a des centaines analogues,les dernières méritent qu'on les examine. En effet, Céline s'estimait Aryen (c'est quoi, ça?)car un de ses parents était Breton et  l'autre était Flamand. Voilà son passeport, sa fierté, sa garantie, sa supériorité...en réalité sa sottise, son irréflexion, son erreur.
La naissance est le fruit du hasard. Nul ne saurait sérieusement s'en prévaloir. L'erreur du racisme est là. Comment tirer gloire de ce hasard absolu qu'est la naissance ? Qui choisit sa famille, qui choisit ses parents ? Qui choisit sa ville de naissance ? Qui choisit sa couleur ?Le jugement raciste condamne un homme dès son berceau, dès la maternité, dès son premier jour. Tu es né ceci ou cela, je suis supérieur à toi depuis mon premier jour, car je suis ceci ou cela. Y a-t-il plus grande erreur ?
Aucune pensée religieuse ne m'anime en disant ces évidences.

Le racisme est le racisme. Ne mélangeons pas les sujets. Il est permis , et ce n'est plus du racisme, à chacun d'avoir une opinion sur les frontières, sur le droit du sol ou le droit du sang, sur la souveraineté, sur les flux migratoires, sur les religions, sur le burkini dans les piscines, sur la construction des édifices religieux, sur le financement des associations, sur le RSA, sur les squats, sur les forces de l'ordre, sur le respect de la loi, sans y mêler à tout bout de champ le mot « racisme », qui a un sens très précis, et qui n'en a pas mille.

dimanche 11 août 2019


FINKIELKRAUT

Finkielkraut a écrit plusieurs livres qui sont à lire. J'écoute, depuis sa création, son émission,
« Répliques », diffusée le samedi matin sur France-Culture. Il a participé à de nombreux débats à la radio comme à la télé. Je signale deux entretiens particulièrement éclairants qu'il a eus avec Philippe Bilger, que l'on peut réécouter sur YouTube.
Ce dimanche matin, un ami me montre un nouvel entretien qu'il a accordé à Victor Mathias, dans un journal régional. Plusieurs sujets sont abordés. Je retiens cette idée qui me semble peu contestable :
« Mediapart devient la boîte à lettres des corbeaux de France. »
Il termine cet entretien par ces mots : « Pour moi aujourd'hui, l'essentiel, c'est la civilisation européenne, la composante française de cette civilisation, la culture,la langue. »
 J'y souscris.


vendredi 9 août 2019


On me demande comment je vais.

Bien. J'ai 74 ans. Je vois bien. J'entends bien. Je dors bien. Je n'ai pas de dentier. Je ne suis pas chauve.Je ne suis pas en surpoids. Je n'ai jamais eu mal à la tête de ma vie.
Je n'aime le goût d'aucun alcool, et, donc,je n'en bois pas. Je ne bois de bois que de l'eau de source. Je ne fume pas. Je ne bois pas de café. Mon alimentation, frugale, me plaît.
J'aime les fruits. les légumes, le poisson, le pain complet, les œufs . Je ne mange pas de saucisse, de saucisson, de pâté et le reste.
Je n'ai pas d'hypertension artérielle. Mon analyse de sang annuelle est excellente à tous égards.
Je ne prends aucun médicament. Et, m'endormant en cinq minutes, je ne prends aucun somnifère. Je n'ai jamais pris d' anxiolytique. Je n'ai jamais été dépressif. Je ne suis ni paranoïaque, ni schizophrène, je ne crois pas que tout l'univers me surveille et m'espionne. Si la NSA veut m'écouter au téléphone, qu'elle ne se gêne pas. Cela ne m'empêchera pas de téléphoner. Dois-je préciser que je n'ai jamais consommé de cannabis, de cocaïne, d'héroïne, etc , même si je pense que les deux drogues qui tuent le plus de monde en France sont l'alcool et le tabac. Les chiffres sont connus. Qui les cherchera les trouvera.

jeudi 8 août 2019


ELOGE DE L'IMMOBILITE

Un philosophe, prof en khâgne à Paris, a publié « Eloge de l'immobilité » (éd. Desclée de Brouwer). Avant de le lire, j'ai dores et déjà une immense sympathie pour un homme qui a osé choisir un tel titre, qui va contre mille préjugés très puissants. C'est forcément un homme infiniment estimable.


« OSANT ECRIRE ET N'OSANT SE MONTRER ... » (Voltaire)

En lisant « Mélanges » de Voltaire, je tombe sur ces mots-là, écrits en 1767 . L'auteur parlait d'un écrivaillon, tombé très justement dans l'oubli en 2019 .
J'apprécie vivement les interventions orales et écrites de Philippe Bilger. Comme chacun sait, elles ne sont pas , je m'en réjouis, anonymes. Il ne cache ni son prénom, ni son nom, ni ses professions,
ni sa tête, ni sa ville, ni son mail, ni son téléphone.
Des millions de gens scribouillent sur le Net, insultent, calomnient, lynchent...en n'osant pas se montrer. C'est très confortable. Et la loi est encore muette au sujet de ces fantômes. Je suis de ceux qui souhaitent une évolution.
Cricri du 93, Tarzan du 06 , zorro, mabro *et deviro* sont pour le statu quo. On comprend pourquoi.

*commentateurs insulteurs de ce blog

mercredi 7 août 2019


VOLTAIRE ET LE NET

On le sait, Voltaire a recouru à plusieurs noms supposés. Il a même parfois désavoué certains de ses écrits, souvent par peur des conséquences.
Dans un de ses textes (dans « Mélanges », Pléiade), je tombe sur ces mots : « Je pense entièrement comme M. de Voltaire. » (1767)
Sur certains blogs assez fréquentés, littéraires ou politiques, de petits malins changent de pseudos,
et font comme Voltaire : N'étant soutenus par personne , ils se soutiennent eux-mêmes ; le pseudo
numéro un soutient le pseudo numéro deux. Ces commentateurs n'ont rien inventé.
Et , dans le commerce, certains grands groupes de lessives, multiplient les noms de marque, pour que l'argent du consommateur parvienne bien dans la grande caisse centrale.

UN COMMENTAIRE JUDICIEUX

Mes pauvretés touchant les primaires ont été honorées d'un commentaire d'Eric Deschavanne, professeur de philo en Sorbonne, sur Facebook. Le voici :

Eric Deschavanne Les primaires n'ont de sens que s'il existe un duopole électoral, comme c'est le cas aux Etats-Unis. Les primaires, en France, c'est le premier tour des Présidentielles. La finale en 2017 a opposé deux leaders, Macron et Le Pen, qui n'ont pas eu besoin de primaires, Macron ayant délibérément pris soin d'éviter celles de la gauche. Le besoin d'organiser des primaires au sein d'un parti naît de l'absence de leader qui fasse autorité, ce qui constitue le meilleur signe annonciateur de l'échec à venir.


lundi 5 août 2019


PRIMAIRE OU NON ? (*)

Vous plaidez, cher Philippe, pour la primaire. Je viens d'assister à une intervention d'un candidat à la présidence de LR, Guillaume Larrivé, que j'admire. Il a parlé sans notes, et excellemment devant les
militants du lieu, deux heures durant. Le moment qui a suscité le plus d'approbation (audible), parmi les militants présents, fut le projet de supprimer la primaire. Les militants retiennent que la primaire a provoqué la division, a renforcé les affrontements, les départs,..Le Maire, candidat de la primaire de la droite a couru au secours de la victoire de Macron. Un autre candidat de la primaire de la droite, Juppé, a quitté son parti ! Et le lieutenant de Juppé, Edouard Philippe, est à Matignon.
Vous arguments semblent raisonnables, cher Philippe, mais la primaire est en réalité catastrophique, à droite comme à gauche. Quand on pense que le PS , à cause de la primaire, a écopé d'un Hamon
au premier tour de la présidentielle !La primaire a tué le PS, et la primaire a failli tuer LR.
Il y a des pays où les choses sont moins compliquées. Outre-Manche, par exemple, quand la parti
numéro 1 perd les élections, le chef du parti numéro 2 se retrouve aux manettes. L'affaire du Brexit
est venue perturber le mécanisme ces derniers temps, mais antérieurement, ça marchait comme sur des roulettes. Les travaillistes désignent un chef avant, les conservateurs désignent un chef avant,et le moment venu, pas de primaire, pas de division, pas d'explosion mortelle.
On remarquera que chez Le Pen, , on n'est pas fou : pas de primaire ! Le chef est le chef. La sélection se produit avant la présidentielle, en coulisse, pas sur la scène.


* Commentaire publié sur le blog de Philippe Bilger de ce jour.

dimanche 4 août 2019

HOMMAGE A ALEXIS PHILONENKO

Éteint le regard bleu, rieur à travers les volutes des Boyards ou des Gitanes maïs, tari le flot calme et sourd de propos identiquement sérieux, qu’il s’agisse du Requiem de Gilles, de Cassius Clay-Mohammed Ali ou de la quintuple synthèse, et rebelles à toute interruption, fût-ce pour nécessité de service, autour d’une table amicale.
Demeurent l’œuvre considérable de ce grand historien de la philosophie, la gratitude de ses anciens étudiants, devenus pour certains des collègues, et l’étonnement admiratif général devant un parcours aussi classique que divers et original.
La Société Française de Philosophie dont il fut des décennies un membre fidèle se devait de rendre hommage à Alexis Philonenko. De rappeler d’abord, outre sa participation fréquente aux discussions de la Société, la belle conférence qu’il présenta le 23 novembre 1968 : « Hegel, critique de Kant » et aussi, la part qu’il prit (« Le postulat chez Kant »), aux côtés de François Marty, Simone Goyard-Fabre, Monique Castillo, Pierre Osmo et Bernard Bourgeois, à la Journée d’étude du 27 mars 2004 consacrée au Bicentenaire de la mort de Kant, Actes publiés dans le Bulletin 2004 98.2. On ne saurait oublier non plus, le numéro fondamental de la Revue de Métaphysique et de Morale qu’il coordonna en 2007, intitulé : « Du langage et du symbole ». Ni enfin son intérêt pour l’enseignement de la philosophie comme en témoigne sa longue intervention lors de la séance consacrée à une « Réflexion sur l’état actuel et les perspectives de l’enseignement de la philosophie en France » (24 novembre 1990).
Alexis Philonenko est né le 21 mai 1932 à Paris. C’est à Paris qu’il est mort, le 12 septembre 2018. Ce pur Parisien : enfance à Saint Mandé, scolarité – de « cancre », disait-il… – au Lycée Voltaire, sauvée par ses brillants résultats sportifs, retrouva peut-être un certain exil et ses lointaines racines slaves dans l’itinérance d’une vie professionnelle qui fit de lui, en un sens, un nomade. Maître de conférences à Caen, puis Professeur à Rouen mais en même temps Professeur à Genève, il eut cependant constamment Paris pour port d’attache, Paris, son impressionnante bibliothèque et sa famille, Paris, le foyer de ses intérêts multiples.
Reçu premier en 1956 à l’agrégation de philosophie, il devint rapidement, après une année au Lycée Fustel de Coulanges à Strasbourg, l’assistant à la Sorbonne de Ferdinand Alquié en histoire de la philosophie. Celui qu’il reconnut toujours comme son maître, qui devait diriger sa thèse, soutenue en 1966 – La Liberté humaine dans la pensée morale et politique de Fichte – l’encouragea à publier en 1960 son Diplôme d’Études Supérieures (aujourd’hui mémoire de maîtrise) consacré à la traduction et au commentaire d’un article de Kant, publié en octobre 1786, (Berlinische Monatsschrift), Qu’est-ce que s’orienter dans la pensée ?
Premier travail d’écriture ? Non pas. Peut-être pour le distraire de ce qu’il voyait alentour et qui devait profondément le marquer, l’armée avait donné au jeune appelé en Algérie la charge et le loisir de rédiger, auprès d’un médecin militaire, le Dr Ph. Laurent, un opuscule aujourd’hui oublié : Le Débile mental dans le monde du travail (1959). Le lecteur curieux y trouve, non seulement des analyses philosophiques toujours suggestives, mais des références à Aristote, Kant, Bergson… et même l’une des premières mentions de La Philosophie des formes symboliques d’E. Cassirer. Modeste caillou dans l’édifice imposant des œuvres de ce grand spécialiste de la philosophie allemande, cette brochure annonçait déjà cependant les développements savants que le jeune assistant consacrerait à l’École de Marbourg devant un auditoire encore balbutiant dans l’élément de la pensée kantienne, ultérieurement rassemblés dans l’ouvrage éponyme (1989).
Peut-être Alexis Philonenko était-il fort peu « pédagogue » au sens où on l’entend ordinairement, laissant à chacun de ses auditeurs la tâche de chercher les éléments par son propre travail. Mais il était, au meilleur sens du terme, un « professeur », stimulant chez ses étudiants l’intelligence et le goût de la quête intellectuelle ; se prêtant d’ailleurs volontiers, en fin d’après-midi, au Balzar ou sous les arbres de Saint Cloud, à des explications complémentaires. Ne tenait-il pas « la liberté de penser comme notre bien le plus précieux », elle-même en lien étroit avec le fait de penser en commun ? N’affirmait-il pas, que « l’âme et l’essence de l’enseignement est la répétition » ? (Passent les saisons, passe la vie. Chroniques parues dans la Revue des Deux mondes 1992-1994). À vrai dire, a-t-il jamais quitté l’enseignement ? Chacun de ses ouvrages ultérieurement publiés, en quelque sorte, y contribue.
Bien des années plus tard, d’autres générations d’étudiants expriment leur admiration pour le professeur, pour l’auteur, et non moins grande pour l’homme ; les mêmes mots reviennent : « la classe d’une pensée, le respect pour l’homme … »
L’œuvre monumentale de ce grand historien de la philosophie ne laisse pas en effet d’étonner, et par sa masse et par sa diversité. Si, comme il l’affirme, « les livres sont des arbres », c’est une forêt qu‘Alexis Philonenko a plantée.
Des éditions et traductions , des nombreux ouvrages et articles consacrés à Fichte, Kant, Feuerbach, Schopenhauer, Hegel… citons seulement, outre la Liberté humaine dans la philosophie de Fichte, l’édition et la traduction de la Critique de la faculté de juger – les Réflexions sur l’éducation – Théorie et praxis dans la pensée morale et politique de Kant et Fichte en 1793 – l’Œuvre de Kant, la philosophie critique (tome I, la Philosophie pré-critique et la critique de la raison pure, tome II, Morale et politique), ouvrage devenu quasiment un manuel – Etudes kantiennes – Schopenhauer, une philosophie de la tragédie –l’Œuvre de Fichte – la Théorie kantienne de l’histoire – la Jeunesse de Feuerbach, 1828-1841, introduction à ses positions fondamentales – l’Ecole de Marbourg – Métaphysique et politique chez Kant et Fichte –Schopenhauer, critique de Kant… Quelques-uns seulement parmi une bonne cinquantaine.
Alexis Philonenko quitte souvent aussi son terrain d’élection et publie de nombreux articles, parfois rassemblés en ouvrages, (Leçons…) sur bien d’autres philosophes, Aristote, Platon, Plotin, Descartes, Bergson, Chestov… ainsi qu’un impressionnant Jean-Jacques Rousseau et la pensée du malheur, en trois tomes.
Des traductions en espagnol, portugais, japonais, en serbo-croate… témoignent au demeurant de l’audience internationale de l’œuvre.
Pour caractériser cette œuvre et son auteur, l’un de ses anciens étudiants, devenu un collègue suggère : « Il s’engageait dans l’écriture d’une étude sur un auteur comme dans une confrontation, où sans rien présupposer des thèses reçues, il cherchait à comprendre de l’intérieur les problèmes et la manière singulière, idiosyncrasique, dont le philosophe étudié les avait traités. De là le caractère toujours très personnel de ses livres. Si l’on veut à tout prix qualifier ici, sinon une méthode (comme il y en dogmatiquement une chez Gueroult), du moins une manière de faire de l’histoire de la philosophie, je pourrais peut-être dire une sorte d’«intuitionnisme » (Michel Fichant).
En somme, penser avec… Ne jamais oublier que l’histoire de la philosophie est philosophie.
Mener une confrontation….
Peut-être mener en quelque sorte un combat singulier.
Un combat singulier, avatar de celui qui fascinait l’adolescent ? La boxe en réalité n’a jamais cessé d’intéresser, ô combien, l’adulte : « une fascination un peu honteuse », avouait-il. Au point que, ayant lui-même pénétré « le cercle enchanté », Alexis Philonenko consacra à cet art, le « noble art », plusieurs articles et entretiens, et même plusieurs livres, dont l’un, Histoire de la boxe, lui valut le Grand prix de littérature sportive, décerné en 1992 sous les ors du Sénat ; de Cassius Clay, il admirait « la danse sauvage », il en décrit le mouvement dans Mohammed Ali, un destin américain. Au fond, les boxeurs (Les Boxeurs et les dieux) ne sont-ils pas les compagnons des dieux ?
De manière plus aiguë, et plus générale, bien d’autres ouvrages, par exemple Tueurs. Figures du meurtre, ou encore La Mort de Louis XVI, révèlent l’attraction théorique et le grave souci pratique que, pour cet homme paisible, soucieux de conciliation, représentait, au fondement de la société, la violence. Or, celle-ci puise sa force et trouve sa racine dans les habitudes ; et nous sommes incroyablement habitués à la violence. On peut réduire la violence, non l’éradiquer, l’anéantir : c’est le « mal radical ». C’est la même préoccupation qui inspire les études et essais consacrés à la guerre. Ainsi apparaissent dans Essais sur la philosophie de la guerre, Machiavel, Tolstoï, Clausewitz…patiemment médités.
C’est pourquoi si, selon son commentateur, Fichte voulait consacrer une moitié de sa vie à la philosophie transcendantale stricto sensu et l’autre moitié à la philosophie politique, lui-même préféra, dans sa réflexion, sous sa plume et parfois dans sa parole, entrelacer constamment l’une et l’autre, fécondant l’une par l’autre, puisant peut-être dans la ténacité du nageur au long cours qu’il était aussi – ce que peu savent… – la persévérance et l’énergie nécessaires.
Une telle diversité étonne, une telle abondance stupéfie… Comment est-ce possible ? Il est vrai que c’est par un travail acharné que, en proie à l’angoisse, l’homme conjure la solitude du philosophe. Ainsi, celui qui a pu soupirer « J’ai eu le sentiment parfois, de suivre un chemin tournant autour d’un précipice… » surmonta-t-il, inégalement, les tourments de l’existence. Auprès de lui, son interlocutrice d’élection, Monique Naar, son épouse, professeur de philosophie en khâgne, disparue trois ans avant lui, le retint maintes fois au bord du gouffre et contribua largement à son accueillante générosité. Entre eux, un horizon commun et privilégié, la philosophie certes, mais aussi la musique, qui seule permet de saisir la quintessence du monde.
Dans un même ouvrage, méditatif, si profondément philosophique, L’Archipel de la conscience européenne,Alexis Philonenko, définit à la fois la guerre et l’assassinat comme des actes qui n’appartiennent qu’à l’homme, et la confiance dans la pensée comme seule capable de délivrer l’homme de ses angoisses et de ses tourments. Le primat de la pensée est ainsi pour lui le principe d’une définition de l’Europe ; il va jusqu’à définir celle-ci comme « le continent de la métaphysique » car ce qu’il y a de fondamental dans la pensée métaphysique, c’est la confiance dans la pensée. Il se dit ainsi convaincu que seul l’approfondissement par les Européens de la cohésion spirituelle qui les unit fera de l’Europe autre chose qu’une communauté plus ou moins précaire d’intérêts…
La confiance dans la pensée… N’est-ce pas ce qu’Alexis Philonenko souhaitait, au fond, nous léguer ?

« LA POLICE ASSASSINE » (calicot de Nantes) ?

Ceux qui me lisent le savent : depuis le premier jour jusqu'au dernier j'ai répouvé totalement les comportements des gens qui s'habillent en jaune, en noir ou en rouge, sur les ronds-points, à Paris le samedi et dans diverses villes française
Je redis que je ne suis pas macroniste, que je ne défends pas le gouvernement actuel, et que ce que je dis je l'aurais dit si le le président français s'appelait Alain Juppé, François Fillon ou Nicolas Sarkozy.
Mes pensées vont d'abord à mon pays, je songe à l'ordre, je songe aux lois, je songe à la police et à la gendarmerie.
Une nuit, sur un pont, des groupes font du bruit (ou, paraît-il, de la musique). Les forces de l'ordre du lieu sont appelées à faire cesser le bruit à 4h du matin. Qui leur a donné cet ordre ? Le chef de l'Etat ? Le ministre de l'Intérieur ? On me permettra d'en douter.
Du gaz lacrymogène est utilisé. Dans ces cas-là, le but de la manœuvre est que les gens aillent ailleurs. A Paris, devant l'Arc de Triomphe, nul ne risque de se noyer. On part ou en reste. Mieux vaut partir, à mon avis. Il faut même éviter de venir. Sur un pont, il faut éviter de plonger dans l'eau. Les policiers ont-ils jeté des gens dans l'eau? Non. Ils ont prié des gens de partir et de rentrer chez eux. Mais des jeunes gens ont préféré sauteur dans l'eau. Tous ont regagné la rive. Sauf un.
On me dit qu'il ne savait pas nager. Soit. Ne pas plonger dans l'eau sans savoir nager. Il se prénom-mait Steve. Divers partis politiques d'opposition s'engouffrent dans ce qui leur semble une brèche.
On me parle de violence policières. Ah bon ! On désigne le président, le ministre, la police, comme des coupables de cette noyade. Eh bien non. Là-dessus, à Nantes, des gens masqués , incendient des choses, prennent des moellons, les jettent, tentent de défoncer une porte de préfecture, brandissent un calicot « La Police assassine ».
Eh bien non, ces gens se trompent. La police française n'assassine pas. Je pense , en revanche, qu'on pourrait poser des questions à une municipalité qui autorise des performances « musicales », sur un pont (sans tous les garde-fous qui s'imposeraient), la nuit, un soir de fête de la musique, quand beaucoup de gens n'ont pas bu que de l'eau de source. Après tout, même sans police, un fêtard aviné peut très bien tomber dans l'eau. A mes yeux, le responsable de cette noyade est à la mairie de Nantes.

JURY POPULAIRE ?

Sur le blog de Philippe Bilger, magistrat honoraire, je publie ceci :


Neuf fois sur dix, je suis en complet accord avec vous. C'est ainsi. Sur les mille sujets que vous avez abordés, un des seuls qui nous sépare est celui du maintien ou de la suppression du jury populaire. Votre longue expérience de magistrat, en particulier en matière criminelle, vous donne des lumières que je n'ai pas. Je devrais passer mon tour aujourd'hui et me borner à un silence modeste et circonspect. Je ne puis.
Dix mille avocats, dix mille magistrats, dix mille experts du droit auront beau plaider pour la jury populaire, je n'en démordrai pas. Ils ne me feront jamais croire que Germaine Brougnard, charcutière, Pierre Dugland, éboueur, Kevin LE Trouadec, chauffeur de taxi, Bryan Turpin, sans emploi,Jean-Pierre Gorju, plombier, Sylvain Gillette, technicien de surface, Jacques Mallet, marin de commerce, Jean Dupont, limonadier sont plus à même de bien juger un crime de sang ou un viol que trois magistrats professionnels, qui connaissent le droit, qui peuvent comparer les faits avec des faits antérieurs. La plupart des jurés n'ont jamais mis les pieds dans un prétoire. Est-ce vraiment un atout maître ?

samedi 3 août 2019


LES ELEVES LES PLUS SAGES DU MONDE

Dans une émission de radio, que j'écoute en goûtant, ce samedi après-midi, j'apprends qu'un journal aurait donné un classement des pays où les élèves sont plus ou moins sages. Un participant avance une hypothèse qui ne paraît pas absurde : « C'est la Corée du Nord. » Pas du tout ! Ce serait, nous dit-on, le...Portugal ! Pourquoi ? On ne nous le dit pas.

Salarié du ministère de l'Education de 20 à 65 ans, j'ai connu pas mal de collèges et de lycées français, cinq pays étrangers, un DOM pour finir. Je ne sais rien du Portugal, et rien des autres pays. Je pensais avoir connu la pays où les élèves sont les plus sages du monde : ceux du Rwanda.
J'y ai enseigné au lycée scientifique de Kigali, vers 1985. j'entrais en classe. Les élèves étaient assis, silencieux, relisaient dans leur cahier le cours précédent. Je n'ai pas eu une seule minute à me plaindre de la conduite d'un seul élève. Tous sages comme des images, du premier jour au dernier !
Des élèves de rêve !

On le sait, en 1994, au Rwanda, il y a eu des massacres : 800 000 morts. Une ethnie a massacré une autre ethnie, à la machette, au gourdin à clous ou à la grenade, sans oublier les femmes enceintes éventrées. On a écrit beaucoup d'articles et de livres là-dessus. Peu de Français ayant eu mon expérience dans un lycée rwandais, même si les causes sont multiples, je pense que des Rwandais ont été, en 1994,avant tout, obéissants, disciplinés et sans esprit critique. En 1985 , comme en 1994, un seul journal, une seule radio (la Radio des mille collines). Une propagande massive a incité (ordonné) aux Rwandais de faire ça. Comme sous Hitler, comme sous Staline, comme sous Mao. Quand dans un pays, il y a cent radios, cent journaux, cent télés, allez donc demander à la moitié de la population de massacrer l'autre !


Guillaume Larrivé (suite)

Je suis allé écouter Guillaume Larrivé, député, candidat à la présidence LR, jeudi soir, à Dieppe.
J'en ai déjà parlé.
J'avais oublié de dire ceci, qui ne me semblait pas important : Deux minutes, après mon arrivée, je me trouve à côté d'un homme qui ne cesse de prendre des photos. Je l'aborde et je lui dis : « Vous travaillez à Paris-Normandie, aux Informations dieppoises? »Réponse : « Non, au Parisien. » Question : « Vous êtes venu avec le candidat ? »
Réponse : «  Non, j'ai pris le train . » Fin du dialogue. Pendant l'intervention ( deux heures) ce monsieur a bien dû prendre 500 photos, y compris en visant le public.
Vendredi matin, j'ouvre mon « Parisien » et je cherche un article là-dessus. Rien. Ce samedi, je re-commence. Oui ! Un article. Je lis. C'est plein de vacheries. Quelques épithètes peu agréables, sur l'orateur, sur le public, sur la taille de la salle, avec des éloges sur un autre candidat, absent. On a payé le train Paris-Dieppe, à ce monsieur, son restaurant, son article, il a fait 500 photos, ...Tout ça
pour ça !
Mais, j'y repense : cet « envoyé spécial » (dixit le Parisien) avait des tatouages plein les bras.
Mauvais signe ! Ma longue expérience de la vie (je suis septuagénaire) m'a notamment appris ceci : il y a trois mauvais signes : les tatouages partout, les catogans (Dans le Parisien récemment, j'avais sursauté en lisant « son élégant catogan ») et les piercings (nez, lèvre, sourcil...). Signes infaillibles.

vendredi 2 août 2019

Réponse à un commentateur du blog de Philippe Bilger



Monsieur,

Les deux dictionnaires les plus courants sont le petit Larousse et le petit Robert. Je vous épargnerai les définitions de dictionnaires plus spécialisés, qui auraient pu nous éclairer encore mieux sur le deuxième mot dont je vais parler. Ouvrons le petit Robert.
ORDURE. n.f. (...)5.(vulgaire) Servant d'injure très violente à l'adresse d'une personne. V. fumier, salaud, salope. Espèce d'ordure ! (Suit un exemple de Sartre)
RACISME .n.m. 1. Théorie de la hiérarchie des races, qui conclut à la nécessité de préserver la race dite supérieure de tout croisement, et à son droit de dominer les autres. Le racisme n'a aucune base scientifique. « Mein Kampf est l'évangile du national-socialisme, ou, plus exactement du racisme. »
(Bainville) / Ensemble des réactions qui, consciemment ou non, s'accordent avec cette théorie.(...)

Les juges de notre langue sont les dictionnaires. Ce juge-là (très courant) nous dit que le premier mot est vulgaire et que c'est une injure très violente. Le second mot désigne une théorie.

Cent fois vous avez ici dit que vous étiez raciste (en donnant des chiffres, des pourcentages , en vous moquant du prétendu métissage de la famille de l'une de nos consoeurs, en comparant les Noirs et les Blancs,etc. Vous êtes, on vous croit, raciste. Etes-vous le seul ici ? En France ? Sur notre globe ? Mille fois non. Si Mary, Aliocha et moi pensons que l'on ne doit pas se glorifer d'être raciste, et que l'on ne doit pas être raciste, nous insultons-vous ? Nullement. Vous proclamez : « Je suis raciste ». On vous croit. Même si vous répondez que ce mot n'a aucun sens. Tous les mots ont un sens, certains en ont même plusieurs. Les dictionnaires sont là pour dire aux gens le sens des mots qu'ils emploient.

Le deux mots " communisme ", "gauchisme"..ont aussi un sens. On ne peut pas les employer à tort et à travers. Gaulliste, pompidolien, chiraquien, sarkozyste, électeur RPR, UMP, LR , jusqu'à ce
jour, qui peut raisonnablement me qualifier de communiste, de gauchiste... ?Tous les évêques de
France désapprouvent, comme moi, le racisme. Eux et moi, sommes-nous des « antifas » ? Vous délirez.

Je redis qu'un de mes amis Facebook (qui n'est nullement un habitué de ce blog, mais qui a dû
venir jeter un coup d'oeil ici) m'a spontanément fourni, je ne sais pourquoi, votre mail, Monsieur Robert Marchenoir, c'est votre vrai nom . Je ne vous ai pas insulté à domicile. Je vous ai dit un certain nombre de choses qui n'avaient aucun intérêt pour le lectorat d'ici.

Une dernière chose. Ouvrez le Code pénal , d'une part, à « incitation à la haine raciale », d'autre part
à « injure publique ». Voyez les peines encourues. Vous trouverez cela sur Légifrance. Pour l'instant, lequel de nous deux a commis , sur ce blog,ces deux infractions ?

jeudi 1 août 2019

Guillaume Larrivé


Il était, ce jeudi 1er août,à 18h30, l'invité des Républicains de Dieppe et de sa région.
Tout ce que je savais de lui, ce que j'avais entendu de lui et lu de lui, m'avait fait souhaiter qu'il fût candidat à la présidence de mon parti. J'ai été ravi d'apprendre qu'il était l'un  des trois candidats.

Son intervention dans ma petite ville a été à la hauteur de mes espérances.Il a bien parlé sans prompteur, sans micro, sans notes pendant deux heures. Il a une foule de qualités éclatantes..
Il a été élu député deux fois de suite. La dernière fois c'était malgré le triste tsunami macroniste, venu de nulle part. J'espère qu'il sera élu président de mon parti. Si ce n'est pas le cas, je suis sûr que Guillaume Larrivé est un homme politique d'avenir. Il est jeune (42 ans),mince, brillant, élégant, cultivé.Et ce n'est pas un novice : il est entré dans ma famille politique à 17 ans.

Une chose m'a frappé. J'ai assisté, dans ma vie, à de nombreuses réunions de ce genre. C'est la première fois que je rencontre un homme politique qui a demandé à ceux qui lui ont posé des questions, à la fin, de se présenter .Ils ont déféré à cette demande. Cela me semble, en effet, la moindre des choses, à l'époque des anonymes, des pseudonymes et des zombies.



INJURES

Sur un blog, un commentateur, voyant que je ne partage pas plusieurs de ses assertions, me dit :
« Vous êtes un ordure sans nom. »

Je souhaitais lui répondre par le silence, excellente réponse. Mais je veux obligeamment l'instruire par ceci :
« Les injures sont les raisons de ceux qui ont tort .» (Chamfort)
« Les injures sont des marques d'impuissance, et même des lâchetés, étant des succédanés pour des meurtres. » (Valéry)
« L'insulte, c'est le trognon du langage » (Jean-Pierre Winter)