samedi 18 avril 2020
BRASSENS
Vendredi soir, j'ai eu beau chercher dans ma revue TV, rien, rien, sauf un documentaire sur Brassens
(France 3). J'ai hésité à voir ça, croyant savoir tout ce qu'il y avait à savoir. J'ai vu et j'ai écouté.
J'ignorais presque tout. Qu'ai-je appris ?
Famille très modeste. Père maçon marié tard avec une veuve très pieuse. Sa mère le rêvait médecin, prêtre ou militaire. L'école le barbait. A quinze ans, il vole régulièrement des bijoux avec des copains. Procès. Trois mois de prison avec sursis. Famille déshonorée. Un seul prof l'a intéressé, un
prof de français, avec lequel il restera lié. A 18 ans, il monte à Paris. Il fera même un an d'usine :
12 heures par jour. Il n' a pas aimé. Il a eu des ambitions au point de mettre sur sa carte d'identité
« homme de lettres ». Il tentera d'ailleurs plusieurs fois de devenir romancier, sans grand succès.
Pendant la guerre, il doit travailler en Allemagne où il trouvera quelques amis français qu'il conservera. Il a détesté les tondeurs de femmes, à la Libération. . A 25 ans, il n,'a pas de toit, pas de métier, et ne veut pas « louer ses bras », vacciné par son séjour en usine. Il vit chez un couple modeste en étant l'amant d'une dame beaucoup plus âgée que lui, et qui croit en lui. Ses chansons ne plaisent pas des années durant. Jusqu'à Patachou, célèbre alors, qui avait un cabaret. Elle est enthousiasmée et , « bonne fée »,le lance. Il sent le soufre et beaucoup s'indignent de certaines chansons, comme « Le gorille ». A la radio, certaines chansons sont interdites par « le comité d'écoute ». Sa carrière se développe...jusqu'au « Grand prix du disque en 1959 ». La suite est bien connue de tout le monde : des triomphes de Bobino en Bobino, et des tournées en province. Il s'estime trop célèbre au point d'hésiter à sortir dans les rues, où il se sent « persécuté ». Fin de vie assez triste .Coliques néphrétiques. Cancer de l'intestin. Mort assez jeune.
Son anarchisme, son antimilitarisme, son hostilité à la police,son anticléricalisme peuvent déplaire.
Ce portrait montre sur tout qu'il chanta des chansons, faute de pouvoir devenir ...homme de lettres.
C'était son rêve. Gainsbourg considérait la chanson comme un art mineur. Lui aussi.
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