lundi 11 juillet 2022
POLYGRAPHE et TOUTOLOGUE
Il y a fort longtemps, quand j'étais étudiant en fac de lettres, j'ai admiré plusieurs profs. Un de nos voisins d'en face, libraire, avait un fils universitaire connu et spécialiste de Balzac. Je ne sais comment je fis pour venir lui parler. Il m'interrogea sur mes études. Je lui ai parlé notamment d'un prof de fac qui avait publié une vingtaine de livres sur des auteurs du XIX e et du XXe siècle. Le grand balzacien, me dit de mon prof admiré un mot que je ne connaissais pas et que je n'ai compris que bien plus tard, en y repensant et en ouvrant un dictionnaire : « C'est un
polygraphe. » Ce mot, on le sait, signifie : « Auteur qui écrit sur de nombreux sujets sans être spé-
cialiste. » Dans l'esprit de ce grand spécialiste de Balzac, et qui n'avait écrit que sur Balzac,
« polygraphe » en parlant d'un collègue était une vacherie particulièrement féroce. Quelqu'un qui n'est pas un spécialiste ! Et donc digne de tous les mépris.
Mais, à l'oral, et notamment à la télé, on pourrait aussi distinguer parmi les gens qui participent à des débats sur LCI, BFM , francinfo, CNews,... ceux qui sont spécialistes et ceux qui parlent sur tous les sujets qu'on leur présente. Cette dernière catégorie que Philippe Meyer appelait il y a une dizaine d'années des « toutologues » ( gens qui sont censés tout savoir sur tout) est ultra-majoritaire à la télé. Je suis de ceux qui le déplorent. Au vrai, pour les animateurs de débats, le toutologue a plusieurs avantages : on le connaît bien, on n'aura pas d'accident avc lui, il sera clair et facilement compris par le public pour la raison qu'il n'en sait pas beaucoup plus que lui l
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