mercredi 21 avril 2021
Ultime florilège Cioran
Il n'est qu'un esprit lézardé pour avoir des ouvertures sur l'au-delà.
S'il y a quelqu'un qui doit tout à Bach, c'est bien Dieu.
L'art d'aimer ? C'est savoir joindre à un tempérament de vampire la discrétion d'une anémone.
On n'est jamais plus bas que lorsqu'on regrette les anges..., si ce n'est lorsqu'on souhaite prier
jusqu'à la liquéfaction du cerveau.
Depuis deux mille ans, Jésus se venge sur nous de n'être pas mort sur un canapé.
Pour le fou, n'importe que bouc émissaire est bon. Il supporte ses déroutes en accusateur.
Le romantisme anglais fut un mélange heureux de laudanum, d'exil et de phtisie ; le romantisme allemand, d'alcool, de province et de suicide.
L'histoire des idées est l'histoire de la rancune des solitaires.
(Au siècle des Lumières) Les salons ont débouché sur la Guillotine.
La place qu'on occupe dans l'univers : un point, et encore !
L'horreur d'apercevoir un homme là où on pouvait contempler un cheval !
Ce qu'on appelle communément « avoir du souffle », c'est être prolixe.
Tassés sur les bords de la Seine, quelque smillions d'aigris élaborent ensemble un cauchemar, qu'envie le reste du monde.
Au moindre chagrin, il faut se précipiter au cimetière le plus proche. Remède-miracle.
Leçon quotidienne de retenue ? Songer, ne fût-ce que la durée d'un éclair, qu'un jour on parlera de nos « restes ».
N'importe quel asticot qui s'estimerait le premier parmi ses pairs rejoindrait tout de suite le statut de l'homme.
Si on commençait par supprimer tous ceux qui ne peuvent respirer que sur une estrade !
Au plus vif du succès ou de l'échec, se rappeler la manière dont on a été conçu. Rien de tel pour triompher de l'euphorie ou de la grogne.
Il arrive un moment où on n'imite plus que soi.
On a toujours quelqu'un au-dessus de soi : par delà Dieu même s'élève le Néant.
Avortons de partout, restes des continents, vomissures du globe.On pense à la Rome des Césars, submergée par la lie de l'Empire. Tout centre du monde en est le dépotoir.
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