lundi 15 mai 2023

Pégreleux. Sur le blog de Philippe Bilger, un commentateur de grand talent, latiniste, helléniste, organiste, évoquant une récente manifestation parisienne écrit « 5OO pégreleux en béret basque ». J'ai d'abord failli lui répondre, un peu courtement : « J'adore! ». Mais , heureux possesseur de 18O dictionnaires unilingues, j'ai fait mieux, j'ai cherché le mot « pégreleux ». Ni l'immense TLF , ni l'immense Grand Robert en 6 volumes (que je viens d'acheter 6OO euros), ni le richissime Dictionnaire de l'argot, de Jean-Paul Colin, Larousse, 763 p. , ne contiennent ce mot. Mais je le trouve dans le Dictionnaire San-Antonio, éd. Fleuve Noir. « Pégreleux (un) : 1 . Homme. 2. Paysan. » Je le trouve aussi dans Jacques Cellard et Alain Rey, Dictionnaire du français non conventionnel, Hachette, 198O . « Pégreleux , n.m. Petit voleur, truand ou voyou de petite envergure. Par extension, individu sans énergie, sans dignité. « L'existence vous apparaît grandeur nature. On comprend alors que la fatalité régit nos actes. Nous ne sommes qu'une bande de pégreleux qui se font enchetiber par la vie. » (San Antonio, Laissez tomber la fille, p. 17) Hist. Vers 195O ? Variante suffixée de « pégreur » ou « pégreux » (fin du 19e siècle), lui-même par suffixation de « pègre ». Le glissement de sens de « malfaiteur » à « individu inintéressant », est particulier à ce mot, (lui-même rare), et tient sans doute à l'attraction de la série en « pé- » désignant les «paysans » naïfs (V. Péquenot, etc.) »

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