vendredi 4 octobre 2019



Patrice Charoulet

ZEMMOUR, LA CONVENTION, LE MONDE
Ne quittant ma sous-préfecture que contraint et forcé, je ne suis évidemment pas allé à la Convention où Zemmour a parlé récemment. Comme on en a beaucoup parlé, j'ai écouté son discours et quelques autres interventions de cette Convention. J'ai mon avis sur ces interventions.
Ce vendredi, je voulais lire ce que « Le Monde » en a dit. En bibli, je parcours quelques numéros de ce quotidien. Je trouve deux articles dans Le Monde du 1er octobre, de Lucie Soullier et de Mouna El Mokhtari, et deux tribunes dans Le Monde du 3 octobre, de Tal Bruttmann et François Jost. J'ai tout lu.
Dans le papier de Lucie Soullier, je lis que Goldnadel serait un « avocat proche de l'extrême droite ». Inexact. Il a exercé des responsabilités dans le parti des Républicains. Et sa défense de l'Etat hébreu (je m'y associe) ne doit pas être considérée comme une position d'extrême droite.
On me dit aussi qu'Elisabeth Lévy serait une « éditorialiste conservatrice ». Je n'en disconviens pas (et je suis moi-même, fièrement, conservateur), mais il me semble que dans ce journal cette épithète se veut dénigrante. On a tort.
On rappelle que Zemmour aurait été condamné pour « provocation à la haine religieuse » et pour des « propos antimusulmans ». A mon sens, on a eu tort de le condamner pour cette raison. Nul, dans notre démocratie, ne devrait être condamné pour ne pas aimer une religion et pour l'avoir dit.
L'article de Mouna El Mokhtari ne dit pas grand-chose.
La tribune de Tal Bruttmann, historien, se trompe d'époque. Zemmour serait fasciste ! Carrément.
On nous gratifie de quelques rappels, Drieu, etc. Au passage, on nous dit que Renaud Camus serait un « écrivain d'extrême droite ». Pour qui le connaît bien depuis trente ans, ce grief paraît déplacé. Ce n'est pas le mot qu'emploierait Finkielkraut, qui le connaît bien aussi, qui a plusieurs fois courageusement dialogué avec lui, et qui a lu, ce n'est pas le cas de tout le monde, ses livres.
L'article de François Jost, directeur de la revue « Télévision » (CNRS), est plus technique et recèle plusieurs observations que je trouve justes. Il a raison de dire, ce fut mon sentiment, que Zemmour, « du point de vue oratoire fut laborieux et sans aucun charisme ». De ce point de vue, je ne l'ai jamais trouvé aussi mauvais. Je le connais bien et l'écoute depuis des lustres. Il excelle dans le débat télévisé, et quand il improvise. Là il lisait, agrippé à son pupitre, tendu, sombre, assez effrayant. J'approuve François Jost, quand il écrit : « L'incitation à la haine raciale doit être combattue, mais sûrement pas débattue ».
L'affirmation est juste. Le problème, je le redis, est que se plaindre d'une immigration excessive et critiquer l'islamisation d'un pays (le nôtre ou d'autres) N'EST PAS UNE INCITATION A LA HAINE RACIALE. Les mots ont une sens, je crois devoir le rappeler à cet excellent spécialiste de la télévision.

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