vendredi 1 novembre 2019

ZEMMOUR ET LA RUSSIE

Chaque soir, vers 19h 30, sur CNews, Zemmour dialogue avec un invité. Récemment, l'un de ses invités était Philippe Bilger.
Ce dernier a un excellent blog. L'un de ses commentateurs, ayant suivi ce dialogue, écrit  sur ledit blog ceci :
Zemmour a cru malin d'invoquer la Russie, et s'est lamentablement vautré, sans surprise. "Que diraient les médias, si, en Russie, on arrêtait, au moment des élections, un Fillon, un Mélenchon..."
Comment ça, si, en Russie ? Non seulement la police russe arrête, effectivement, pendant la campagne électorale, les opposants les plus en vue, mais elle les maltraite, les emprisonne, les poursuit sur des prétextes que tout le monde sait inventés.
Non seulement ça, mais elle leur interdit complètement de se présenter aux élections. C'est même pour ça que les Moscovites sont descendus dans la rue, dernièrement, provoquant des bastonnades policières qui n'avaient rien à envier à celles des Gilets jaunes. Les "médias" de la réaction -- car elle a, aussi, les siens -- se sont bien gardés de s'étaler sur ce point, ne parlons pas de le dénoncer.
En Russie, môssieur, les autorités bourrent les urnes au vu et au su de tout le monde -- le cynisme est tel, que les caméras de surveillance placées dans les bureaux de vote "pour déceler la fraude" montrent des gens glisser des bulletins de vote dans l'urne par paquets de cinquante, la vidéo se retrouve sur Internet, et personne n'est inquiété, tout continue comme avant.
En Russie, môssieur, on peut voir, sur les mêmes vidéos officielles officiellement filmées par les caméras officielles, un observateur, chargé de surveiller la régularité du vote, recevoir un violent coup de poing dans le ventre de la part d'un policier du FSB en civil. Celui-ci part en sifflotant ; l'observateur, une fois remis, aborde un policier en grand uniforme "chargé de maintenir l'ordre dans le bureau de vote", l'interpelle, lui demande s'il a vu, dit qu'il a été agressé, lui demande d'intervenir -- et le policier détourne ostensiblement la tête sans répondre.
Le cynisme est total, le mensonge ne se cache même pas.
En Russie, môssieur, on ne se contente pas de perquisitionner les opposants politiques, on tente de les empoisonner, on les abat comme des chiens dans la rue. Juste sous les remparts du Kremlin, pour que le message n'échappe à personne. Boris Nemtsov, ça lui dit quelque chose, à Zemmour ?
L'assassinat de Boris Nemtsov, c'est un peu comme si, avec ses fameux pistolets, Benalla abattait Éric Zemmour devant l'Élysée pour faire plaisir à Macron. OK, Monsieur Zemmour ? En France, on n'en est pas là, et il serait souhaitable que les vedettes de la "réaction" s'en félicitent, au lieu de recycler, à la télévision, les bobards à base de whataboutisme inversé concoctés par les gratte-papier de l'ex-KGB.
Non seulement toutes ces choses-là se passent, en Russie, et elles sont bien plus graves que chez nous ; non seulement les médias les dénoncent, à juste titre ; mais ils n'en parlent pas suffisamment et ne les dénoncent pas assez.
En somme, Zemmour, qui lit trop certaines poubelles du Net à l'instar de nombreux autres, restitue, sans en changer un mot, le mensonge dans le mensonge dans le mensonge fabriqué par les auteurs de poupées russes propagandistes que quantité de gens répètent comme des ânes.
Les artistes de la désinformation poutiniste jouent avec des Zemmour comme d'un violon, connaissant fort bien l'ignorance crasse d'un trop grand nombre de Français concernant ce qui se passe au-delà de leurs frontières."

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