lundi 31 juillet 2023

CORRECTEURS. Un de mes profs de fac, Alexis Philonenko, reçu premier à l'agrégation de philosophie, disait parfois : « On devrait élever des statues aux traducteurs. » Oui. A mon humble avis, on devrait aussi élever des statues aux correcteurs. Tous les journaux, toutes les maisons d'édition, n'ont pas toujours les moyens de s'offrir leurs services...indispensables. Pour être correcteur, il faut avoir une connaissance approfondie de sa langue. Peu la possèdent. Leur nom n' est pas connu et il faut faire de longues recherches parfois pour parvenir à les identifier. Il y a une vingtaine d'années, je correspondais régulièrement avec un correcteur d'un grand quotidien national . Après ces longs échanges,il eut la gentillesse de m'envoyer le fascicule qu'il avait rédigé pour signaler toutes les fautes d'orthographe à éviter et toutes les diffcultés que les membres de la rédaction pouvaient rencontrer. C'était une merveille, qui aurait mérité une beaucoup plus large diffusion. Récemment, passionné par le français et ses difficultés, j'ai voulu rendre service en signalant un certain nombre de fautes de français qui déparaient excellent texte écrit par une sommité universitaire sur un sujet où j'en savais cent fois moins que lui. Il me fut aimablement répondu qu'on ne corrigeait pas un tel immense universitaire. J'accorde que le CV de cette sommité et le mien ne sont pas vraiment les mêmes. Mais le savoir est une chose et la connaissance du français en est une autre. Nul ne devrait être vexé qu'on lui signale des erreurs de langue, des inadvertances, des imperfections formelles. Et nul n'est omniscient. Comment le nier ?

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