jeudi 28 septembre 2023
« ANTICAPITALISME » ?
A la télé, Mélenchon, dont je ne partage pas les opinions, aurait dit ceci : « Une écologie qui n'est pas anticapitaliste, pour moi, c'est du jardinage. » Cette phrase m'incite à faire quelques remarques.
Je dois tout d'abord être franc : Je ne suis pas écologiste et donc n'ai nulle envie de parler ici pour défendre l'écologie. Ce qui retient essentiellement mon attention est l'adjectif « anticapitaliste », qui mérite, si l'on en croit Mélenchon, tous les éloges. Je le conteste. Quel est le contraire du capitalisme ? Le communisme. Mélenchon veut-il en France du communisme ?
Qu'il nous le dise clairement ! On connaît le parcours de cet homme politique. Il fut d'abord trotskiste. Je le dis à qui ne le saurait pas. Le trotskisme à la française est une variante gauchiste et groupusculaire du communisme. On connaît en France en 2023, quelques trotskistes, MM. Besancenot, Poutou...Mais d'autres que Mélenchon furent d'abord trotskistes : Edwy Plenel, Lionel Jospin.. . Après son trotskisme initial, Mélenchon est devenu socialiste : Il fut ministre, puis longtemps sénateur. Reprochant au PS de ne pas être être assez à gauche à son goût, il créa un parti concurrent.
L'ennui, c'est qu'à gauche du PS, il y avait déjà le PCF . Qu'à cela ne tienne. Mélenchon a tenté des années durant de faire une OPA sur le Parti communiste. Il a réussi, au point que le PCF a fondu comme neige au soleil. On a cru le PCF mort. Avec son leader actuel Fabien Roussel , le PCF tente de reprendre du poil de la bête, au grand regret de Mélenchon qui croyait avoir avalé le PCF.
L'autre grande idée du communiste -allez disons le mot- Mélenchon est d'avaler l'écologisme. Il fait tout pour prendre des voix aux écologistes. Plus écologiste que lui, tu meurs. Est-ce un écologisme sincère?Je ne le crois nullement. Il s'agit de ratisser large. Et quand il veut être un écologiste anticapitaliste, il nous rappelle certes son trotskisme originel, mais il veut surtout attirer parmi les électeurs écolos actuels les plus à gauche d'entre eux.
Au total, homme politique peu enthousiasmant. Comment peut-on voter pour lui ?
mardi 26 septembre 2023
PRESSE
Lisez les gazettes, tout y est surprenant comme dans un roman. (Voltaire,1759)
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Il devrait être défendu aux journalistes de parler d un ouvrage, bon ou mauvais, lorsqu ils n ont rien à en dire. (Melchior Grimm)
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La liberté de la presse n existe pas, si elle n est pas illimitée. (Stanislas Fréron, 1794)
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La presse, c est la parole à l état de foudre. (Chateaubriand)
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Une gazette est une tribune. (Chateaubriand, 1816)
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La multitude étant médiocre, mensongère et méchante, est amoureuse des journaux. (Vigny)
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La presse est une bouche forcée d être toujours ouverte et de parler toujours. De la vient qu' elle dit mille fois plus qu elle n a à dire. (Vigny,1834)
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La Bruyère n'aurait pas été journaliste parce qu'il méditait sérieusement sur la moindre phrase. (Vigny, 1842)
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Si tous les journaux s accordent à louer quelqu un, c est qu ils sont gagnés ou vendus. (Scribe)
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Chaque feuilleton devient une chaire ; chaque journaliste, un prédicateur ; il n y manque que la tonsure et le petit collet. Le temps est à la pluie et à l homélie. (Théophile Gautier, 1834)
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Le journal tue le livre, comme le livre a tué l architecture. (Gautier)
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S abonner à quelques rédacteurs est bien plus utile que s abonner à quelques journaux. (Balzac)
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Le lecteur apporte un sou, la publicité apporte un sou. (Emile de Girardin, 1842)
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Les trois premières pages d un journal sont l origine de tous les troubles. (Louis Reybaud, 1842)
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Le journalisme, ce forum universel et quotidien des passions du peuple.
(Lamartine)
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Ces notes sont destinées à dire ce que les journaux ne disent pas. (Hugo, 1846)
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La souveraineté du peuple, le suffrage universel, la liberté de la presse, sont trois choses identiques, ou, pour mieux dire, c est la même chose sous trois noms différents. (Hugo, 1850)
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La presse a succédé au catéchisme dans le gouvernement du monde. Après le pape, le papier. (Hugo)
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A toute diminution de la liberté de la presse correspond une diminution de civilisation. (Hugo)
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Une calomnie dans les journaux, c est de l herbe dans un pré. Les journaux sont d un beau vert. (Hugo)
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Sans la presse, nuit profonde. (Hugo, 1862)
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Le diamètre de la presse, c'est le diamètre même de la civilisation. (Hugo, 1862)
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Une revue est un journal réfléchi. (Lacordaire, 1856)
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La presse est la tribune de tous. (Paul Andral, 1860)
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La presse est une école d abrutissement. (Flaubert)
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Je regarde comme un des bonheurs de ma vie de ne pas écrire dans les journaux. Il en coûte à ma bourse - mais ma conscience s en trouve bien. (Flaubert, 1866)
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Tout journal, de la première ligne à la dernière , n est qu un tissu d horreurs. (Baudelaire)
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Je ne comprends pas qu une main pure puisse toucher un journal sans une convulsion de dégoût. (Baudelaire)
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Cette feuille de papier d un jour, le journal : l ennemi instinctif du livre, comme la putain de la femme honnête. (Goncourt, 1858)
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La presse me dégoûte. (Barbey d Aurevilly)
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Les journaux, ces boutiques de bruit. (Barbey d Aurevilly, 1858)
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Quel touche-à-tout que le journalisme ! (Barbey d Aurevilly)
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Les journaux sont les chemins de fer du mensonge. (Barbey d Aurevilly)
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Dans le journalisme, l honnête homme est celui qui se fait payer l opinion qu il a ; le malhonnête, celui qu on paie pour avoir l opinion qu il n a pas. (Goncourt, 1863)
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Imaginez tels ou tels journaux rédigés par des gens de génie : comme la vente baisserait ! (Veuillot, 1866)
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Un journal est la meilleure forme que je sache pour l exposition de la vérité. (Renan)
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Les journalistes, jadis, c étaient les prophètes. (Renan)
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Un de ces intrépides observateurs qui écrivent sous les balles, « chroniquent » sous les boulets, et pour lesquels tous les périls sont des bonnes fortunes. (Jules Verne, 1874)
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Cet homme (Flaubert) si féroce, qui parlait de pendre tous les journalistes, était ému aux larmes, dès que le dernier des plumitifs faisait sur lui un bout d'article. (Zola, 1881)
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Il m a lâché, parce qu il avait besoin de valeter ou de putasser au Figaro . (Bloy, 1893)
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Mon rédacteur en chef souffre cruellement d être eunuque et ne me le pardonne pas. (Bloy, 1893)
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Ces agences de prostitution et de blasphème, connues sous le nom de journaux... (Bloy, 1894)
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(Les journalistes) On les vomit et après les avoir vomis, on les réavale avec fureur pour les déféquer. (Bloy, 1903)
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Le journal supprime peu à peu le livre. (Henri de Régnier, 1894)
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L' ignoble feuille dont tu parles est un égout d'empoisonnement public.(Zola)
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Homère est nouveau ce matin et rien n est peut-être aussi vieux que le journal d aujourd hui. (Péguy)
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Il y a vraiment un gouvernement des journaux. (Péguy, 1901)
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Les journalistes veulent cumuler tous les privilèges de l autorité avec tous les droits de la liberté. (Péguy, 1901)
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Un article de journal est forcément un raccourci. (Péguy, 1903)
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Les articles de journaux ne sont plus guère aujourd hui que des morceaux de programmes de partis. (Péguy)
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Messieurs les rédacteurs sont priés de ne pas partir avant d être arrivés.
(Pancarte mise par Clemenceau dans la salle de rédaction de l Aurore, 1903)
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(Dans le journalisme) Je ne sache pas qu un beau talent s y soit jamais gâté. (Anatole France)
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La presse fuit la pensée. (Romain Rolland, 1909)
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Les gens voient tout par leur journal. (Proust)
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Mais on lit les journaux comme on aime, un bandeau sur les yeux. (Proust)
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Nouvel et déplorable exemple de la funeste prépondérance actuelle du journal.(Gide)
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J appelle journalisme ce qui sera moins intéressant demain qu aujourd hui. (Gide)
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Les journaux de grande information et de déformation plus grande encore.
(Léon Daudet, 1920)
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En province française, je lis volontiers les journaux de Paris. (Valéry Larbaud, 1924)
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Un homme politique est fait pour être attaqué par la presse. (Georges Mandel)
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Les journaux , presque tous, et surtout les journaux dits d information, sont bien comiques à lire. (Léautaud, 1927)
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Nouvel et déplorable exemple de la funeste prépondérance actuelle du journal. (Gide 1934)
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Nous sommes tous journalistes. (Céline)
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Je ne veux pas dire, remarquez-le bien, que les peuples sont plus raisonnables qu autrefois, mais la presse leur permet d avoir une oreille à toutes les portes, un oeil à toutes les serrures. (Bernanos, 1941)
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Un pays vaut souvent ce que vaut sa presse. (Camus)
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Notre temps si totalement journaliste ignore le sentir comme le raisonner, et, en général, se passe de toute profondeur. Il fait semblant de tout. (Paul Valéry, 1945)
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Un reporter de ”Match” vient m interroger pendant 1h ¾. D où plus tard, article imbécile et immonde. (Claudel, 1949)
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D après nos statistiques, il reste sept lecteurs. (Boris Vian, dans sa petite revue de jazz, 1950)
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Parmi ces aspirants journalistes, beaucoup finiront correspondanciers d une maison de commerce. (Henry Coston, 1952)
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J ai dû renoncer à lire les journaux, à cause des sigles, que je ne me rappelle jamais : tous les jours à résoudre des rébus, cela n est pas possible. (Montherlant), 1958)
Le journalisme est le genre littéraire par excellence. (Sartre)
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(Les journalistes) Ils écrivent, ils écrivent , c est tout ce qu ils savent faire.
(Charles de Gaulle)
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Depuis 1940, je suis la preuve vivante que les journaux n ont aucune importance. (Charles de Gaulle)
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(Parlant à des journalistes) Heureusement que j' ai vos feuilles pour apprendre ce que je pense ! (Charles de Gaulle, 1962)
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Avec votre journal, on enveloppe les poireaux. (Charles de Gaulle)
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L article de journal est une denrée entre toutes éphémère et périssable.
(André François-Poncet, 1962)
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Les rédacteurs de la presse écrite tirent à la ligne. (Mauriac, 1966)
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Je veux être tout entier dans le moindre article. (Mauriac)
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La presse a quelque ressemblance avec ce coq qui croyait que sans son cocorico le soleil ne se lèverait pas. ( Mauriac)
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Un journaliste est d abord un homme qui réussit à se faire lire. (Mauriac)
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Ces bouts de papier qui ne servent plus le lendemain de leur parution qu à envelopper les salades. (Matthieu Galey, 1964)
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Les journalistes ne sont pas forcément idiots. (Hubert Beuve-Méry)
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Journalisme. Littérature de littératés. (Georges Elgozy, 1967)
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...journaliste, et donc d'une espèce indiscrète et bavarde... (Mauriac, 1968)
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- Vous lisez la presse, mon général ? (Malraux)
- Oh ! les titres ! (Le général de Gaulle, 1969)
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La presse est basse. (Le général de Gaulle, 1969)
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A Match, (Jean-Louis) Bory écrit un article où se trouve cette phrase : « L évêque bénissait les tanks ». La secrétaire lit mal , et croit qu il a écrit : « les tantes ». Au marbre, on est choqué de la crudité du terme. Aussi, à la parution, cela donne : « L évêque bénissait les homosexuels ». (Matthieu Galey, 1971)
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De presque toute la presse actuelle, pour ne pas en souffrir, il faut soit la faire, soit ne pas la lire. (Cesbron)
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Trouvez d abord un bon titre. Vous n aurez ensuite aucun mal à rédiger un article qui aille avec. (Max Corre)
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Il est infiniment plus facile d être un médiocre écrivain qu un excellent journaliste. (Robert Escarpit, 1976)
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Les secrets d Etat sont faits pour que les journalistes les découvrent. (Jacques Tillier, 1980)
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Quand une grande signature quitte bruyamment un journal, celui-ci ne perd qu un seul acheteur. (Guy Hocquenghem)
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La presse est libre en France, libre de crever. (Jean-Edern Hallier, 1989)
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Directeurs de journaux - que dis-je, marchands d espaces publicitaires...
(Jean-Edern Hallier, 1989)
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Ou bien n utilisez plus ces torchons aux ordres que pour envelopper le mou de votre chat. (Jean-Edern Hallier)
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Le journalisme raffole du vide. (Jean-Edern Hallier, 1991)
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(Pierre) Lazareff fut le Napoléon de la presse. (Dutourd, 1989)
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L autre rêve des journalistes est de renverser les gouvernements. (Dutourd, 1989)
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La presse est un pouvoir sans conscience. (Mitterrand, 1990)
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Et après la lecture rapide du journal quotidien touchant la politique, me revient cette phrase de Pascal : « Le coeur de l homme est creux et plein d ordures ». (Julien Green, 1991)
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Les journaux ne représentent pas grand-chose , et en tout cas pas la France à mes yeux. (Julien Green, 1991)
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Un type qui rentre par les fenêtres, quand on le fiche à la porte, peut faire un bon reporter. (Jean Boizeau)
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Quand Jean-Jacques (Servan-Schreiber) a vendu L Express, j ai eu l impression d avoir un fils en prison. Je ne lui ai jamais pardonné. (Françoise Giroud)
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Le journalisme est le plus beau métier du monde. (Françoise Giroud)
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Le J.T. , cela se situe entre le journalisme et la poudre à laver. (Christine Ockrent)
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L intellectuel grand reporter est devenu une spécialité française. (Bernard Droz)
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Le vrai journalisme, c est le vol. (Stéphane Denis, 1993)
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La vraie différence entre la presse de gauche et la presse de droite vient de ce que la presse de droite est vraiment de droite. (Guy Bedos)
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Il y a des journalistes qui ont appris leur métier à l école hôtelière. Ils posent les questions comme on passe les plats. (Guy Bedos)
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Je croirai vraiment à la liberté de la presse le jour où un journaliste pourra écrire ce qu il pense vraiment de son journal. Dans son journal. (Guy Bedos, 1996)
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La presse s est déconsidérée dans ses esclavages successifs. (Jacques
Trémolet de Villers, 1997)
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Les journalistes, que je sache, ne font pas partie des masses populaires.
(Comte-Sponville, 1998)
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L Ethique à Nicomaque (d Aristote) m en a plus appris que nos magazines, et m aide à les comprendre, quand ils sont, sur elle, à peu près sans effet. (Comte-Sponville, 1998)
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La simplification outrancière est constitutive du journalisme en général.
(Frédéric Nef, 1998)
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... un métier ( le journalisme, c est ne pas choisir et les faire un peu tous)...
(Jean-François Deniau, 1999)
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Journalisme. La névrose du scoop. (Pierre Assouline)
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Un journaliste, c est n importe qui. (Gérard Larcher)
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Soyez libre : un journaliste sans opinions ne m intéresse pas. (Jean-Luc Hees, directeur de France Inter, 2000)
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Nous souffrons de surinformation. (Max Clos, 2001)
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(Le journalisme) C est un métier qu il faut détester pour bien le faire. (Jean-Claude Guillebaud, 2001)
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Je parle, le jour, et j écris, la nuit. (Patrick Poivre d Arvor, 2001)
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Nous titrons, vous tiquez. (Robert Solé, 2001)
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Qu est-ce qu un journaliste ? Un médiateur. (Ivan levaï, 2001)
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Le journalisme n est pas une science exacte. (David Pujadas, 2001)
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Le journaliste américain énonce, le journaliste latin disserte. (Jean-François Revel, 2002)
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Un journal est une addition de subjectivités. (Gérard Grizbec, 2002)
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Le journalisme est un peu un métier de prédateur. (Franz-Olivier Giesbert,
2002)
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Les journalistes ne sont pas le seuls juges. (Jean-Marie Charon, 2003)
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Dans notre métier, on n est jamais en vacances. (Christine Clerc, journaliste, 2003)
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Des journalistes se prennent pour des juges. (Philippe Bilger, 2003)
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L'enquête est l'oxygène d'un journaliste. (Daniel Schneidermann, 2003)
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Imaginez une démocratie sans presse ! (Jacques Julliard, 2004)
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La presse écrite payante est le surmoi de la télé. (Philippe Val, 2006)
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J ai décidé de quitter la presse pour faire du journalisme. (Edwy Plenel,
2006)
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... l abominable vénalité de la presse française... (Edwy Plenel)
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Les coupures de presse sont celles qui cicatrisent le plus vite. (Patrick Devedjian, 2007)
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Le journalisme, c est de l impression. (Jean-Marc Lech, 2007)
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(Le Figaro) Je l apprends par coeur, le matin. (Stéphane Bern, 2008)
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Là où la presse n'est pas crainte, elle est muselée. (Jean-Marie Colombani, 2009)
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Il y a autant de pensées uniques que d organes de presse. (Laurent Joffrin, 2009)
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Le journaliste parle le soir de ce qu il ne savait pas le matin. (Yves Calvi, 2009)
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(Nous, journalistes) Nous faisons du patin à glace ; nous restons à la surface des choses. (Christophe Barbier, 2009)
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La presse bat pavillon marchand. (Georges Kiejman, 2010)
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...un torchon où s'impriment les ragots, avant de servir à nettoyer les vitres...(Jean-Pierre Marielle, 2010)
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Les 3 « L » de la presse : Je lèche, je lâche, je lynche. (José Bové, 2010)
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La presse est panurgique. (Alain Duhamel, 2012)
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Ne croyez pas seulement ce que vous lisez dans les journaux. (Jean-Luc Mélenchon, 2013)
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De toute façon, vous ne pouvez pas avoir tort : vous êtes journalistes ! (Jean-Luc Mélenchon, ironisant)
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Le journaliste est l historien du présent. (Max Gallo)
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La presse est de gauche et nous ne le sommes pas tous. (Marc Bonnant, 2013)
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Il y a plus de journalistes en prison en Turquie qu en Russie. (François Bujon de l'Estang, 2015)
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Il y a le journalisme de procès-verbal et le journalisme d'initiatives. (Edwy Plenel,
2015)
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En lisant le journal, j'ai très souvent l'impression que j'ai affaire à un banc de sardines. (Xavier Raufer, 2016)
lundi 25 septembre 2023
Athée complet et sans l'ombre d'un doute depuis plus de cinquante ans, on s'étonnera que je veuille la ramener sur le pape, dont on parle ces temps-ci.
Et pourtant, je vais dire quelque chose. Je crois avoir compris que tous les gens d'extrême droite sans exception et qu'une partie des gens de droite critiquent le pape actuel, qu'ils trouvent scandaleusement favorable aux immigrés (d'Afrique du Nord, d'Afrique subsaharienne, en particulier). Si peu versé que je sois dans le Nouveau Testament, il me semble que Jésus, dont tout le monde semble se réclamer, s'il vivait encore, mais il est mort et enterré comme tous les hommes, donnerait mille fois raison au pape actuel et non aux catholiques d'extrême droite (Valeurs actuelles, CNews, Pascal Praud, Ivan Rioufol, Charlotte d'Ornellas et tutti quanti). Que les gens qui se prétendent catholiques relisent le coeur du message christique : ce n'est pas du tout "Refoulons à la mer et renvoyons chez eux les Bougnoules et les Nègres".Ils ont mal lu.
«FRANCE BLEU»!
Il se trouve que j'avais souvent entendu «France Bleu» mais que je n'avais lu cela. Je le lis ce jour dans un quotidien national. Je suis surpris de voir «bleu» écrit ainsi. «France» est un nom propre féminin. «Bleu» est un adjectif qui doit s'accorder avec ce nom féminin.
Je suppposais que cela s'écrivait «bleue». Je vérifie sur le Net. On me confirme que cela s'appelle
bien «France Bleu».
Je souhaiterais savoir le nom de l'imbécile qui a décidé que cela s'écrirait comme ça. Pour saisir pourquoi c'est idiot, remplacez donc «Bleu» par un autre adjectif de couleur. Cela donnerait :
«France Vert», «France Blanc», «France Noir»... Si «France Bleu» ne choque personne, c'est que tous ceux qui n'ont jamais lu le mot croient, comme moi, que cela s'écrit « France Bleue ».
« POTICHE »
J'écoute, comme tous les dimanches, l'émission "L'esprit public", sur France Culture. On le sait, Hervé Gardette remplace Patrick Cohen pour animer les débats.
Les participants sont toujours excellents, maintenant comme avant. Ce jour, Bertrand Badie, Sylvie Kaufmann, Anne-Lorraine Bujon* (qui dirige le revue "Esprit") et Brice Couturier. Ce dernier dit soudain "cette potiche", en parlant du roi d'Angleterre. L'animateur s'exclame et, n'en croyant pas ses oreilles, fait répéter. Brice Couturier répète. Et , en fin d'émission Hervé Gardette plaisante en disant : "Brice Couturier est en train de rédiger sa lettre d'excuse à Charles III".
Pourquoi ce mot désobligeant? On le devine. Parce que le roi Charles III a zéro pouvoir. Il a du personnel, un très beau logement, est reçu en France avec tous les égards, possède une fortune immense, mais...compte pour du beurre. "Potiche"? Oui.
* fille de l'extraordinaire François Bujon de l'Estang. Si vous ne le connaissez pas , lisez donc sa notice Wikipedia.
dimanche 24 septembre 2023
Langue française.
« Futurs professeurs de lettres modernes, il vous appartiendra de décider, par la qualité de vos cours, si la langue que vous enseignerez à tous, restera ou non l'une des plus belles langues de civilisation qui jamais aient fleuri sur la planète, ou si, grécisée par les pédants, puis anglicisée par les snobs, avant d'être américanisée par les marchands, elle deviendra l'un des patois de ce que j'ai appelé d'un mot par malheur qui n'était pas outrancier : le sabir atlantique. » (Etiemble, Cours de Sorbonne, 196O)
samedi 23 septembre 2023
«sur nos cottes».
Evelyne Dhéliat présente -fort bien- la météo sur TF1 depuis...32
ans.
Ce soir, ce n'est pas la première fois, je l'entends dire sur nos cottes». On aura compris qu'elle voulait dire «sur nos côtes».
En 32 ans, personne, chez elle, parmi ses amis, dans sa société, n'a osé lui dire qu'elle prononçait mal les mots «sur nos côtes» ?
J'ai du mal à le croire. Reste une hypothèse : On lui a dit, mais elle ne veut rien savoir.
Langue française. Post-scriptum.
Récemment j'avais fait trois remarques sur la langue française. L'un était qu'on était mal inspira de dire « Je te conseillle de visionner cette émission (ou ce film). » Un de mes aimables correspondants numériques m'honore d'un commentaire. Il m'oppose deux mots trouvés dans un roman de Victor Hugo « maison visionnée » et me demande si le grand écrivain est réputé pour avoir massacré la
langue. Grand merci à ce coimmentateur. L'ennui est que ces deux mots cités dans sont dans un contexte.Le voici : « Cette maison est, dit-on, visionnée. Hantée ou non, l'aspect en est étrange ». (Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer.).
vendredi 22 septembre 2023
Facebook me rappelle aimablement que le 22 septembre...2019 j'avais scrbouillé...sur Facebook ceci :
Une émission sur Aron
Une cousine m'a téléphoné, ce samedi, pour me signaler une émission sur Raymond Aron (LCP, 19h30 ). Je l'ai vue.
Bonne synthèse en une heure. Sa vie, ses œuvres, ses combats. En Allemagne en 1930, il a vu de près la montée de l'hitlérisme. Après la guerre, il a vu les horreurs
du communisme russe. Il fut dès lors bien isolé. Chacun connaît la phrase de Sartre :"Les anticommunistes sont des chiens." Opinion, hélas, très partagée à l'époque.
L'émission a eu la bonne idée de solliciter les commentaires de plusieurs contemporains. Sa fille, Dominique Schnapper, elle-même auteur de livres importants, Nicolas Baverez, biographe d'Aron, Perrine Simon-Nahum, Raphaël Enthoven ...
Samedi soir, les téléspectateurs ont été sommés de regarder autre chose. Je crois savoir que la soirée TF1 était consacrée à .."Danse avec les stars" !. L'audience a dû être meilleure que celle de LCP. Aron, c'est pourtant mieux.
LE FIGARO. – Pourquoi consacrer un livre à la bêtise?
Pierre-André TAGUIEFF.- Rien n’est plus banal que la bêtise, car elle se confond avec l’émission de pensées banales, indéfiniment répétées, et cette affligeante banalité la rend imperceptible à beaucoup, comme si elle était un élément nécessaire du décor. Elle s’intègre pour ainsi dire dans le bruit de fond du fonctionnement social, elle fait partie de la rumeur du monde, celle qu’on n’écoute plus dans la vie ordinaire mais dans laquelle on baigne.
On peut voir dans l’attrait de la ressemblance la raison majeure du regroupement spontané des imbéciles, la force motrice qui les amène à “faire communauté”, phénomène relevé par Schopenhauer: “En matière de relations sociales aussi, chacun préfère nettement celui qui lui ressemble ; ainsi, pour un imbécile, la fréquentation d’un autre imbécile est infiniment plus agréable que celle de tous les grands esprits réunis”.
On lutte, parfois avec succès, contre l’ignorance, l’erreur, l’illusion et le mensonge. On dénonce ou on moque les délires, les pensées devenues folles, ou encore, à la suite de Socrate, le faux savoir et les raisonnements biaisés des sophistes. Au nom de la vérité, on lutte aussi contre les rumeurs, les préjugés et les mythes, et bien sûr contre le fanatisme sous ses formes religieuses et idéologiques. Mais peut-on lutter efficacement contre la bêtise, en particulier contre la bêtise de ceux qui sont supposés savoir et penser, et comment? Telle est la question que je pose dans mon livre. On aura compris que c’est surtout la bêtise des intellectuels qui fait l’objet de mes descriptions, de mes analyses et de mes tentatives de conceptualisation.
Peut-on définir la bêtise?
Il n’est pas facile de définir la bêtise, car, en raison de l’extrême diversité de ses illustrations possibles (elles-mêmes pourtant claires), on peine à passer de la perception de certaines ressemblances (d’”airs de famille”, dirait Wittgenstein) à la construction d’un concept, ou plus exactement d’un noyau conceptuel, sur la base des caractéristiques communes des cas de bêtise identifiés. Certes, l’on peut s’en tenir à des critères simples,tels que l’incapacité à analyser des données ou à résoudre des problèmes, ce qui définit le manque d’intelligence. Et, par exemple, le recours à des arguments fallacieux dans les débats politiques témoigne souvent d’une incapacité cognitive, qu’on prend naïvement pour des preuves de mauvaise foi ou de démagogie.
Mais on ne peut donner une définition scientifique de la bêtise, phénomène irréductible aux instruments de mesure disponibles. On ne peut la réduire à un simple manque d’intelligence dont on pourrait mesurer les degrés, ni même à un manque de jugement. Alors que l’intelligence est peu probable, minoritaire et non transmissible socialement, la bêtise est hautement probable, majoritaire, socialement transmissible et renouvelable. Elle est même contagieuse, par imitation ou intimidation. C’est là sa supériorité. Elle semble indestructible. On ne peut guère espérer que l’ébranler furtivement. C’est l’une des tâches de l’ironiste.
Quels sont aujourd’hui les exemples les plus probants de la bêtise?
La bêtise semble n’avoir pas d’histoire. Et pourtant. Jean Cocteau disait: “Le drame de notre temps, c’est que la bêtise se soit mise à penser”. C’est là peut-être la marque du nouvel âge de la bêtise: le surgissement d’une bêtise dotée des signes extérieurs de l’intelligence. Et cette bêtise masquée s’orne en outre de références culturelles prestigieuses. Elle est “cultivée”, disons “enrubannée”. Cette bêtise huppée plastronne dans les médias. Voilà de quoi nous désarçonner. Raison de plus pour tenter de comprendre le phénomène.
Aujourd’hui, en France, la palme de la bêtise tout-terrain revient à Sandrine Rousseau. Ses saillies passent souvent par l’emploi systématique du fameux couteau suisse qu’est la “déconstruction”, gros concept creux qui fait entrer en transe les écoféministes décoloniales et intersectionnalistes depuis une trentaine d’années. Sur LCI, le 22septembre 2021, la militante “radicale” s’est confiée: “Je vis avec un homme déconstruit, et j’en suis hyper-heureuse”. Cet heureux “homme déconstruit” aurait, selon sa compagne “hyper-heureuse”, “pris conscience des normes implicites” qui sont des “constructions sociales” fondant sa “position dominante”. Il aurait ainsi fait preuve d’éveil, il serait devenu woke. Sur LCI, le 23 septembre 2021, on pouvait lire ce tweet de la militante écoféministe, désireuse d’expliquer sa déclaration de la veille: “Quelqu’un comme Emmanuel Macron n’a pas déconstruit les discriminations. Et c’est un problème. La déconstruction est une démarche personnelle, ça demande du temps, des lectures, et une volonté aussi de déconstruire les a priori que nous pouvons chacun·e avoir”.
Sa bêtise est à la fois répétitive et inventive, et aussi sans frontières. Bien qu’elle se répète beaucoup, car elle jouit d’enfiler les clichés (manière de rester fidèle à elle-même), il lui arrive de surprendre. Elle donne en permanence sur tous les sujets d’actualité des spectacles de bêtise idéologisée, applaudis par les “cons” de son camp, qui la trouvent courageuse. Mais elle est aussi roublarde et pratique l’art de la provocation calculée qui séduit les médias. Sans en être pleinement consciente, elle a professionnalisé, en tant que comédienne pseudo-politique, la mise en scène d’elle- même comme délicieusement simplette, spontanément caricaturale.
Elle prêche sans sourciller pour la “radicalité”: “Aujourd’hui, ce qui peut vraiment nous sauver, c’est la radicalité”. La “radicalité”, c’est-à-dire la rupture totale avec le monde tel qu’il est, et sans attendre. Il s’agit une fois de plus de “transformer le monde” et de “changer la vie”: Marx + Rimbaud = Rousseau. Elle est donc une “bonne cliente” pour les professionnels du spectacle médiatique.
Comment la bêtise des “belles âmes” peut-elle nourrir ce qu’on appelle des discours de haine?
Le propre des nouvelles “belles âmes” est de s’installer confortablement dans le camp des “bons combats” pour les collectionner, afin d’incarner avec la fermeté requise le Bien et le Juste. C’est là qu’on rencontre le paradoxe des “ismes” et des “anti-ismes” de bonne réputation: néo-féminisme, antiracisme, anticapitalisme, antisionisme, écologisme, décolonialisme, transgenrisme. Car on découvre que la haine est partout dans les discours et les comportements de ces activistes farouches partis en croisade contre la haine et surtout contre les “discours de haine”. C’est ainsi que se fabriquent des saints et des martyrs de plateaux télé, des combattants et des victimes de pacotille.
Les “belles âmes” d’aujourd’hui prennent la figure de nobles extrémistes, et plus particulièrement celle de militants engagés dans toutes les “bonnes causes” idéologiques. On aura reconnu les extrémistes dits “progressistes”, de gauche ou d’extrême gauche, “insoumis” en quête de “soulèvements” à toute occasion. Il y a une bêtise spécifique chez ces extrémistes, tous partisans d’un quelconque jusqu’au-boutisme, une bêtise aggravée par le fanatisme idéologique. D’où l’impression que les extrémistes sont extrêmement bêtes. Mais ce n’est pas toujours vrai. Car leur fanatisme fait d’eux des adeptes du principe selon lequel “la fin justifie les moyens”. Ils sont parfois dotés d’une intelligence tactico-stratégique.
C’est dans les rangs des “belles âmes” engagées qu’on rencontre, outre les stupides primaires et ordinaires qui, frappés d’une “faiblesse générale de l’entendement”, illustrent la bêtise spontanée, “simple” et “honnête” (de loin la plus répandue), un grand nombre d’individus incarnant la forme “la plus dangereuse”, selon Robert Musil, de la bêtise: la bêtise sophistiquée, “intelligente”, parfois subtile et toujours immodeste. Non pas la simple inintelligence, qui se réduit à la non-compréhension propre à un esprit passif, mais une forme d’activité de l’esprit mettant l’intelligence au service de causes absurdes ou defi ns dénuées d’intérêt. C’est la sottise active, bavarde et engagée, infatigable et intarissable de Bouvard et Pécuchet, ces “deux agités” (Clément Rosset). Car s’il y a des “têtes creuses plus ou moins vides”, comme le notait Karl Kraus, il y a aussi, et en grand nombre, des têtes creuses plus ou moins remplies de certitudes. De certitudes idéologiques, qui rassurent ou apaisent, ou au contraire excitent et poussent à l’action “radicale”. L’opium ou l’amphétamine. Les conformismes suiveurs ou les fanatiques à l’esprit guerrier.
En quoi la “loi de Godwin” permet-elle d’analyser la bêtise?
La “loi de Godwin”, formulée par l’avocat Mike Godwin en 1990, désigne le fait que plus une conversation ou discussion est longue et difficile, plus la probabilité qu’y surgisse une comparaison ou une analogie impliquant les nazis, le nazisme, Adolf Hitler ou la Shoah, en vue de disqualifier l’argumentation de l’adversaire, est proche de 1, c’est-à-dire quasi certaine. Dans un échange argumentatif intense, le gagnant est celui qui arrive à pratiquer d’une façon efficace, c’est-à-dire crédible, la “reductio ad Hitlerum” définie en 1953, avec une pointe d’ironie, par Leo Strauss. Le “point Godwin” désigne donc une forme d’abus des comparaisons ou des analogies historiques, qu’illustre l’assimilation accusatoire et disqualificatoire avec le nazisme et le génocide hitlérien des Juifs d’Europe. Dans les controverses politico-médiatiques, on se réfère ordinairement, selon le cliché, aux “heures les plus sombres de notre histoire”.
Le “point Godwin”, dans sa version française ou gallocentrique, se redéfinit en remplaçant Hitler, le nazisme, les nazis et la Shoah par “les années trente”, Pétain, Vichy(et la collaboration), le fascisme (ou les fascistes) et les rafles de Juifs. Les amalgames polémiques les plus ordinaires sont formés sur ce modèle. C’est ainsi que, dans le discours victimaire contemporain, “les musulmans” sont désignés comme “les nouveauxJuifs” qui seraient également soumis à des discriminations et des persécutions, tandis que l’”islamophobie” illustrerait le “nouvel antisémitisme” ou le “nouveau racisme”.
La forme la plus élémentaire du “point Godwin” consiste à prendre prétexte de l’emploi par un adversaire politique d’un terme censé appartenir au lexique nazi ou pétainiste pour accuser le locuteur de nazisme ou de pétainisme. Opinions, croyances ou expressions peuvent ainsi être jugées “sales” et “salissantes”, parce qu’elles sont censées véhiculer ou transmettre le Mal absolu, l’abominable, l’intolérable.
Pouvez-vous en donner une illustration?
Un exemple récent en est fourni par la polémique qui a suivi l’emploi du mot “décivilisation” par le président Macron le 23 mai 2023, mais qui avait été précédemment employé, entre autres, par “l’infréquentable” Renaud Camus, en 2011, pour titrer l’un de ses livres, ce qui l’a rendu inacceptable, voire abominable, aux yeux des lexicophobes d’extrême gauche en lutte contre le vocabulaire qu’ils jugent “réactionnaire”, “raciste” ou “fasciste”. En employant le mot “décivilisation” pour caractériser un processus social et culturel négatif et inquiétant, illustré par la multiplication et la banalisation de diverses formes de violence, le président Macron, selon ses ennemis politiques, aurait fourni malgré lui la preuve qu’il était “réactionnaire” et qu’il menait une intolérable politique “verticale et autoritaire”. Une telle inférence est un bel exemple de stupidité. Il aurait suffi de conclure simplement que souvent Macron varie, passant d’une position à une autre, donnant dans le politiquement correct et flirtant avec le verbalement incorrect.
Les cris des indignés permanents témoignent de l’imprégnation des gauches françaises par le néo-puritanisme woke, qui implique un lexico centrisme paranoïaque consistant à ne voir dans les mots que des armes, des menaces ou des pièges, ou encore des indices ou des preuves de proximités, d’allégeances ou de complicités infamantes. Le militantisme néo-gauchiste se réduit aujourd’hui, pour l’essentiel, à signaler et à condamner publiquement de tels “écarts de langage”, assimilés à des fautes morales. Tel est le fonctionnement de la nouvelle vision policière de l’histoire. La police de la pensée s’est transformée en police du langage. L’hyper-moralisme d’intimidation est un puissant facteur d’abêtissement.
Quel est le meilleur remède contre la bêtise?
La bêtise est intarissable et irréfutable. Et sans remèdes. Il faut pourtant vivre avec la bêtise, mais en multipliant les cloisons étanches. On ne peut que la tenir à distance, la prendre comme objet d’analyse ou comme cible d’une ironie moqueuse. Il faut en rire lorsqu’on ne peut l’éviter. C’est ainsi qu’on peut nuire à la bêtise, sans perdre son temps avec elle mais sans jamais pouvoir espérer la faire disparaître, c’est-à-dire la faire taire.
Langue française
Voir ou visionner ?
Le mot « visionner » a indigné les défenseurs de la langue française : ils lui ont reproché son inutilité, le mot « voir » devant suffire à tous les besoins. Mais « voir » un film n'est pas le « visionner ». On peut admettre « visionner » en lui donnant un sens technique. Au montage, un spécialiste examine le film à l'aide d'une « visionneuse » et le « visionne ». Hors de ce sens t echnique, «voir » s'impose . On ne dira donc pas à un ami: « Je te conseille de visionner cette émission ».
Plain ou plein ?
« Plain » comme substantif désigne « le plus haut niveau de la marée ». Il ne s'emploie couramment que dans la locution « de plain-pied », c'est-à-dire « au même niveau », au propre ou au figuré. Se garder de le confondre avec « plein ».
Décompter ou compter ?
« Décompter » veut dire « rabattre d'une somme ». Ex. «décompter les frais sur un total ».
« Décompter » ne signifie pas « compter ». On ne dira donc pas « Le produit de la quête sera décompté », mais « sera compté ».
jeudi 21 septembre 2023
mercredi 20 septembre 2023
J'avais mis, il y a plusieurs trimestres, ce qui suit sur ma page Facebook. Depuis j'ai sribouillé au même endroit des centaines de choses. Mais Facebook a décidé de laisser en tête ce qui suit, j'ignore pourquoi.Je devine un peu. Eh bien , je le remets pour tout le monde, ce 20 septembre 2023. Cela intéressera qui cela intéressera.
Classement des agrégés de philosophie
L'agrégation de philosophie est un concours qui exige tellement de qualités que tout agrégé de philosophie, quel que soit son classement, mérite l'estime. Cela dit, il n'est pas indifférent de savoir ceci :
1836 : Félix Ravaisson (1er)
1844 : Paul Janet (1er)
1845 : Emile Burnouf (2e)
1848 : Ernest Renan (1er)
1863 : Jules Lachelier (1er)
1864 : Alfred Fouillée (1er),
1868 : Ferdinand Buisson (2e)
1871 : Julien Darlu (1er)
1872 : Victor Egger (1er), Victor Brochard (3e), Lionel Dauriac (6e)
1874 : Auguste Burdeau (1er)
1875 : Gabriel Séailles (1er), Jules Lagneau (3e), ( professeur d' Alain)
1879 : Lucien Lévy-Bruhl (1er)
1881 : Henri Bergson (2e), Jean Jaurès (3e), Gustave Belot (4e)
1882 : Pierre Janet (2e), François Picavet (8e)
1883 : Octave Hamelin (1er), Marcel Bernès (3e), Edmond Goblot (5e)
1885 : Victor Delbos (1er), Frédéric Rauh (2e), Paulin Malapert (4e)
1886 : Lucien Herr (2e),Maurice Blondel (7e)
1888 : André Lalande (1er), Georges Palante (7e)
1889 : Georges Dumas (3e)
1890 : Louis Couturat (1er), Félix Pécaut (4e),Charles Appuhn (8e)
1891 : Léon Brunschvicg (1er), Léon Robin (6e), André Cresson (8e)
1892 : Théodore Ruyssen (1er), Elie Halévy (2e), Emile Chartier Alain) (3e)
1893 : Célestin Bouglé (1er), René Berthelot (2e), Paul Lapie (3e), Dominique Parodi (4e), Georges Beaulavon (6e)
1894 : Henri Delacroix (1er)
1895 : Marcel Drouin (1er), Marcel Mauss (3e), Paul Fauconnet(4e)
1897 : André Darbon (3e), Emile Van Biéma (6e)
1898 : Maurice Pradines (3e)
1900 : Albert Rivaud (1er)
1901 : Charles Lalo (1er)
1902 : Paul Guillaume (3e)
1903 : Aimé Berthod (1er),Henri Piéron (5e)
1905 : Jacques Maritain (6e), Maurice Dorolle (7e)
1906 : René Le Senne (8e)
1907 : Emmanuel Leroux (4e), Etienne Gilson (6e),1909 : Louis Lavelle (4e), Louis Farigoule (=Jules Romains) (6e)
1908 : Georges Davy (5e)
1910 : Jean Wahl (1er), Gabriel Marcel (2e), Emile Bréhier (3e), Jean Nabert (4e)
1919 : Armand Cuvillier (1er), Martial Guéroult (2e)
1920 : Etienne Souriau (1er)
1921 : Henri Gouhier (1er), Albert Burloud (2e), Maurice Marsal (3e),
René Daude (5e), Robert Blanché (8e)
1922 : René Poirier (1er), Brice Parain (2e), Jean Grenier (3e), Gaston Bachelard (4e)
1923 : Jean Guitton (3e)
1924 : Pierre Mesnard (1er), Raymond Ruyer (5e)
1925 : Jean Laubier (1er), Pierre-Maxime Schuhl (2e)
1926 : Jankélévitch (1er), Georges Politzer(5e), Georges Friedmannn (6e)
1927 :Paul Vignaud (1er), Georges Canguilhem (2e), Jean Lacroix (3e), Jean Cavaillès (4e)
1928 : Raymond Aron (1er), Emmanuel Mounier (2e), Daniel Lagache (3e), Georges Bastide (6e), Maurice de Gandillac (9e) Cette année-là, Sartre fut recalé ! Voir ligne suivante.
1929 : Sartre (1er), Simone de Beauvoir (2e), Jean Hyppolite (3e), Paul Nizan (5e), Maurice Savin (6e)
1930 : Maurice Merleau-Ponty (2e), Etienne Borne (7e)
1931 : Ferdinand Alquié (1er), Claude Lévi-Strauss (3e), Mikel Dufrenne (5e), Simone Weil (7e), Pierre Burgelin (10e)
1932 : Jacques Soustelle (1er), Mikel Dufrenne (5e)
1933 : Jean Pucelle (4e), Jean Beaufret (6e)
1934 : Raymond Bayer (2e)( auteur de "L'esthétique de la grâce"),
Raymond Polin (9e)
1935 : Paul Ricoeur (2e)
1937 : Jean-Pierre Vernant (1er), André Le Gall (11e), André Canivez
1938 : Gaëtan Picon (1er), Louis-Marie Morfaux (3e), Roger Daval (11e)
1939 : Henri Passeron (1er), Georges Gusdorf (5e)
1941 : Jean-Toussaint Desanti (3e), Maurice Clavel (4e), Yvon Belaval (5e)
1943 : Jules Vuillemin (1er), Gaston Granger (2e), Jean Kanapa (3e)
1944 : François Bourricaud (2e), Michel Henry (6e)
1945 : Ginette Dreyfus (1ère), Henri Birault (2e), Jean Cazeneuve (4e), François Bresson (5e)
1946 : Suzanne Bachelard (1ère), François Heidsieck(2e), Florence Khodoss (6e), Jean Brun (9e)
1947 : René Schérer (4e), Francis Courtès (12e)
1948 : Althusser (2e), Jean-Louis Dumas (6e), Gilles Deleuze (8e),
Gilbert Simondon (8e), Jacques Muglioni (10e)
1949 : Dagognet (1er), Jean-Bertrand Pontalis (3e), Jacques d'Hondt (8e), Claude Lefort (8e), Jean d'Ormesson (12e)
1950 : Pierre Aubenque (1er), Jean-Pierre Faye (2e), André Vergez (3e), Lyotard (4e), Jean Laplanche (9e), Jean Laplanche (9e), Marcel Conche (13e)
1951 : Michel Foucault (2e)
1952 : Clavelin (8e)
1953 : Pariente (1er), Gérard Granel (3e)
1954 : Bernard Bourgeois (5e), Pierre Bourdieu (7e)
1955 : Michel Serres (2e)
1956 : Alexis Philonenko (1er), Didier Julia (5e), Jacques Derrida (14e), Jean-François Ricard (devenu Jean-François Revel) (16e)
1957 : Beyssade (1er), Jean Granier (2e), Guy Michaud (3e), P. Trotignon (4e)
1958 : Jean-Claude Passeron (1er), Goyard (10e), Raymond Boudon (22e)
1960 : Alain Badiou (1er)
1962 : Catherine Clément (1ère) (à 22 ans)(agreg f) et François Regnault (1er) (agreg masc.)
1965 : Jacques Bouveresse (1er)
1971 : Jean-Luc Marion (2e), Rémi Brague (7e), Bernard-Henri Lévy (8e)
1972 : Laurence Hansen-Love (13e)
1976 : Denis Kambouchner (1er)
1978 : Jean-Louis Vullierme (2e)
1981 : Emmanuel Faye (3e)
1987 : Pascal Massie (11e)
1988 : Natalie Depraz (1ère), Philippe Beck (8e)
1990 : Denis Moreau (1er)
1991: Quentin Meillassoux et Mathieu Potte-Bonneville (1ers ex aequo !), Fabienne Brugère (12e)
1997 : Michael Foessel (1er)
P.-S.. Michel Onfray n'a pas été reçu à l'agrégation. Je ne suis pas sûr qu'il ait obtenu le CAPES. J'en doute fort, à vrai dire;
Si un lecteur , ne figurant pas ci-dessus, a obtenu un classement flatteur à ce concours, qu'il ait la gentillesse de me le dire en me précisant l'année de son succès. Je m'empresserai de compléter cette liste , très imparfaite.
mardi 19 septembre 2023
PORTRAIT DE PASCAL PRAUD DANS LE MAGAZINE M LE MONDE DU 9 SEPTEMBRE.
On m'avait signalé un portrait assez étoffé de Pascal Praud dans le « MAGAZINE M LE MONDE » du 9 septembre.. Il est vendu avec « Le Monde », que je n'achète pas. Je trouve ce que je cherchais
à la médiathèque de Dieppe.
Il s'agit dr'un article de François Krug, qui retrace la carrière professionnelle de Pascal Praud. Il fut d'abord journaliste sportif, en s'occupant partciulièrement du football. Son point d'arrivée, comme dit l'auteurde l'artcicle , est « animateur vedette » de CNews. On apprend que « L'Heure des pros », le matin de 9h à 10h 30 est vue par 400 000 personnes et que « L'Heure des pros 2 », de 20h à 21h
est vue par 600 000 personnes.
Je dois être franc. Je ne supporte plus Pascal Praud, depuis longtemps, ni les autres débats de cette chaîne d'info. Quand on est dans mon cas, il reste Franceinfo, LCI ou BFMV. Et bien sûr, quand on ne supporte plus Pascal Praud, on n'achète plus le nouveau JDD, avec une pleine. page pour...Pascal Praud ,une pleine page pour Charlotte d'Ornellas, une pleine page pour Stainville... sous la houlette de Geoffroy Lejeune et, en réalité, de Vincent Bolloré.
lundi 18 septembre 2023
Sur son blog politique, Maxime Tandonnet, biographe, analyste, ancien collaborateur de
Nicolas Sarkozy, a répondu en ces termes à la question que je lui avais posée et qu'on peut lire ci-dessus, si l'on ne l'avait pas lue :
« Patrice Charoulet ,
Je pense que l’extrême/extrême droite totalitaire et liberticide anti-peuple fondée sur le culte de la personnalité, l’idéologie unique, le mépris de la démocratie parlementaire est déjà au pouvoir et le but doit être de la chasser pour restaurer la démocratie et la république au sens de la res publica, le bien commun.
Maxime Tandonnet. »
Voici ma réponse. Grand merci de votre aimable réponse. L'ennui est que le vocabulaire politique ne peut pas être à ce point maltraité. « Extrême droite » signifie quelque chose.
« Totalitarisme » signifie quelque chose (ex. nazisme, stalinisme...). « Le culte de la personnalité » signifie quelque chose (ex. le culte pour Hitler, pour Staline, ..) Le président Macron est ridiculisé et insulté du matin au soir.« L'idéologie unique » signifie quelque chose. En France, mille idées politiques foisonnent en tout sens et il y a cent médias.
Nous vivons en démocratie. Qui peut le nier ? Et comment comptez-vous restaurer
votre prétendue vraie démocratie ? Concrètement.
dimanche 17 septembre 2023
« Livre »?
Les hasards de la vie m'ont fait commander un livre de Cyril Delhay, professeur d'art oratoire à
Sciences Po, intitulé « L'art de la parole », Dalloz éd. La profession de l'auteur et le titre du livre étaient prometteurs. En le commandant, ma surprise fut de lire son prix : 4 euros ! Le livre est neuf et non pas d'occasion.
Je le reçois à l'instant. Le mystère se dissipe . Le « livre » mesure 8 cm sur 12 cm, épaisseur : un cm et il est écrit en caractères d'imprimerie microscopiques. Je vais le lire avec une loupe.
Réponse à Maxime Tandonnet qui, sur son blog, réfléchit à la prochaine présidentielle.
Dans ce texte, vous écrivez notamment : " Peut-on aujourd’hui espérer conjurer cette fatalité du duel Le Pen-Philippe, avec – en vérité – la forte probabilité d’une victoire de ce dernier, c’est-à-dire, la poursuite du macronisme sous d’autres formes ?"
Je pense, au rebours, que la très forte probabilité, ce qui me désole, est une victoire de Le Pen fille. La victoire que vous apercevez de Philippe vous désolerait car, à vous en croire, elle serait la "poursuite du macronisme sous d'autres formes". Ce prétendu malheur vous attristerait-il davantage que l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir ? Si vous pensez de la sorte, dites-le expressément : votre position politique en aurait une limpidité de cristal.
samedi 16 septembre 2023
« Je n'ai jamais été journaliste ! »
Je lis avec retard un « Philosophie Magazine » . Un entretien retient mon attention. On interroge
Frédéric Worms, qui a été nommé directeur de Normale Sup et Adèle van Reeth, qui a été choisie pour diriger France Inter. Adèle Van Reeth ayant dirigé onze ans l'émssion de philosophie sur France Culture, n'étant pas universitaire, n'ayant pas passé l'agrégation, on s'adresse à elle en croyant parler à une... journaliste. Adèle Van Reeth s'exclame : « Je n'ai jamais été journaliste ! ».
Le questionneur s'étonne et l'invitée donne des précisions. Pendant onze ans, en faisant parler des spécialistes (universitaires, prof de prépas, auteurs...) elle déclare avoir eu un « rôle de ...médiation ». Adèle Van Reeth n'est pas journaliste ; elle est médiatrice. Nous sommes fixés. Et maintenant, elle est directrice , comme Frédéric Worms, qui est directeur.
LES PARANOS.
Il y a énormément de paranos.
Sur le Net, le parano ne signe pas de son vrai nom, mais d'un pseudo. Les plus paranos d'entre eux changent de pseudos. Le parano préfère ne pas dire son adresse. Le parano ne veut pas donner son numéro de téléphone. Le vieux parano, quand on lui demande sa profession, répond toujours : "Retraité", façon de ne pas répondre. Il faut insister beaucoup pour savoir quelle était sa profession avant d'être retraité. Le fin du fin, pour ne pas répondre est de dire : "J'en ai eu plusieurs", ce qui n'éclaire toujours pas. Le parano, même s'il habite à Trifouillis-les-Oies possède, comme l'ambassade de France à Moscou...un broyeur. Tout est broyé : On ne sait jamais. Pas confiance dans les poubelles.Au café, le parano chuchote presque : Quelqu'un , à la table d'à côté, pourait entendre ce qu'il dit.
Evidemment en plus de ses trois gros verrous, la parano a une porte blindée . Généralement le parano français a chez lui une arme à feu (revolver ou pistolet) : si un cambrioleur vient chez lui la nuit, il pourra faire face. Le parano s'entraîne au club de tir . Cela peut servir, au cas où... Le parano en surpoids a bretelles et ceinture : il est paré. Au café, quand il va aux toilettes, le parano commence par recouvrir le siège, avant de s'asseoir, de plusieurs feuilles de papier hygiénique , ce qui le préservera des contaminations fâcheuses. Le parano fait grand usage des désinfectants. Le parano (je ne parle pas du chirurgien dont c'est le devoir) se lave les mains quinze fois par jour. Le parano ne veut même pas mettre son nom devant sa porte, il met le numéro de son appartement. Ne sonnera que celui qui est son proche ou son ami. Evidemment, on le devine, à la question : « Quel est ton salaire? » le parano répondra, même à un ami qui le connaît depuis vingt ans : « Ah, je regrette, mais je ne te le dirai pas. »
Vais-je vous surprendre ?Je suis le moins parano qu'on puisse imaginer.
vendredi 15 septembre 2023
Entretien avec Gilles Kepel.
“Le port de l’abaya relève de l’injonction salafiste, pas du commandement islamique”. Mais s’agit-il vraiment d’un vêtement religieux ?
En arabe, “abaya” signifie “robe longue”. On ne l’a pas portée de toute éternité : elle a été mise à la mode par les salafistes en Arabie saoudite et dans les autres pays du Golfe au milieu du XXe siècle, quand les femmes, sortant des harems, allaient dans l’espace public. Le port de l’abaya relève de l’injonction salafiste, pas du commandement islamique. C’est un vêtement religieux par projection, par destination, à la manière d’un masque sanitaire porté pour dissimuler une partie du visage. L’islam, comme du reste les autres religions, recommande simplement de porter une tenue pudique.
Certains opposants à l’interdiction de l’abaya, comme Sandrine Rousseau, dénoncent une volonté de contrôler le corps des femmes. Les intégristes retournent-ils à leur avantage les revendications des féministes ?
La mouvance islamiste fait feu de tout bois, comme le montre le pacte du rappeur Médine qui appelle à crucifier les “laïcards”, et qui appelle à scier l’arbre de la liberté avec Marine Tondelier. Pour LFI, les écologistes et consorts, l’objectif n’est plus seulement de s’appuyer sur la lutte des classes comme moteur de l’Histoire, mais de la réifier dans un clivage identitaire. Plutôt que de faire en sorte que les prolétaires immigrés, par leur socialisation, deviennent des Français de classe moyenne, comme c’était le cas auparavant, ils les figent dans leur identité d’origine afin de récupérer leurs voix en bloc compact aux élections. D’où la recherche actuelle d’alliances, apparemment contradictoires, entre féministes et salafistes, pour le plus grand profit de la Nupes. Plutôt que de défendre la cause mondiale de l’écologie, ils se prononcent pour le port de l’abaya… Et, en réaction, le RN progresse à la vitesse d’un cheval au galop dans le reste de la société.
Jean-Luc Mélenchon était un opposant farouche au port du voile dans la précédente décennie. Comment expliquez-vous son revirement ?
Mélenchon a été formé à la vision la plus «salafiste» du trotskisme, le lambertisme, qui considère que l’«entrisme» dans les organisations syndicales, politiques et autres doit être pris au pied de la lettre. Ce qui amène à tenir en permanence un double discours. Hier pourfendeur virulent du port du voile, il a fait un virage à 180 degrés car il voyait là une opportunité de gain politique.
Dans un pays qui déserte les urnes, les entrepreneurs religieux peuvent être d’importants prescripteurs, surtout quand ils se placent dans une logique de victimisation. Aujourd’hui, on gagne une municipalité de banlieue avec 200 voix.
À Stains (Seine-Saint-Denis), des enseignants et membres du personnel du lycée Maurice-Utrillo sont en grève pour dénoncer la politique “islamophobe” du gouvernement. Ce mouvement peut-il faire tache d’huile ?
Je ne sais pas s’il peut se répandre, mais les conditions objectives de la convergence des luttes sont réunies. La prolétarisation du corps enseignant dans son ensemble, jusqu’au supérieur, est un problème beaucoup plus grave. Cette profession est méprisée par l’État. On ne peut pas demander aux enseignants d’être les hussards noirs de la République tout en les traitant comme un lumpenprolétariat. Le président et son ministre sont face à leurs responsabilités.
Après l’abaya, les intégristes vont-ils trouver un nouveau moyen de tester la République ?
Cela dépendra de la décision du Conseil d’État. Le salafisme atmosphérique est une question importante. Mais ce n’est pas d’abord un enjeu de répression. Il s’agit de rendre notre modèle scolaire attractif, et ce n’est pas en dédaignant socialement nos enseignants que l’on y arrivera.
Propos recueillis par Samuel Dufay, pour Le Point – septembre 2023
https://www.lepoint.fr/postillon/interdiction-de-l-abaya-a-l-ecole-les-conditions-de-la-c
mardi 12 septembre 2023
lundi 11 septembre 2023
Netanyahou,démocratie, extrême droite et proportionnelle.
En lisant, j'écoute parfois , assez distraitement, la radio. Quand ce que j'entends ne me plaît pas, je change de radio. Ce lundi, j'écoute , sur Franceinfo, ce matin, ce que l'on dit de l'Arabie saoudite.
Soudain, je n'en crois pas mes oreilles, j'entends le journaliste dire, incidemment « le gouvernement d'extrême droite de Benyamin Netanyahou » ! C'est mal parler.
Je ne suis pas de ceux qui refusent que l'on puisse parler d'extrême droite. Quand on parle de Hitler, de Mussolini, de Franco, de Pinochet ...on peut très bien user de ces mots. Mais dans le cas du gouvernement de Benyamin Netanyahou, non !
Rappels pour qui ne saurait rien. Israël est une vraie démocratie, ce qui n'est pas fréquent dans cette partie du monde. Il y a des élections libres, sérieuses, non truquées. Ce n'est pas un parti unique.
Benyamin Netanyahou est le chef du Likoud. Qu'est-ce que ce parti ? Un grand parti de droite. Un peu comme l'était, chez nous, le RPR, devenu UMP, devenu LR. Continuons les comparaisons. Rien à voir avec le Front national, le parti de Jean-Marie Le Pen,friand de blagues antisémites, qui pouvait très exactement être dit d'extrême droite.
Une précision importante pour qui ne saurait vraiment rien de la politique en Israël : les élections législatives se font à la proportionnelle, comme ce qui se pratiquait en France sous la IV e République. Conséquence : presque tout gouvernement est forcé d'être un gouvernement de coalition.
Le dernier gouvernement est dirigé par le chef du grand parti de droite. Il a été ambassadeur, ministre, Premier ministre. Tout le monde connaît bien. On l'appelle d'ailleurs « Bibi ».Pour constituer son gouvernement, il a dû s'appuyer sur plusieurs petits partis, notamment sur un parti religieux.Si un Français avait l'idée saugreuue de s'en étonner ou, pire, de s'en offusquer, on pourrait lui répondre que dans l'Etat juif, le judaïsme (et les synagogues) peuvent difficilement être ...zappés, même en politique. Enfin, la situation très particulière du petit Etat hébreu, entouré de millions (de milliards?) d'adversaires qui rêvent de pouvoir un jour le rayer de la carte, fera comprendre que le souci primordial de sa défense et de sa sécurité est plus fort en Israël qu'en Suisse ou que dans la principauté de Monaco.
Alors, Monsieur le journaliste de Franceinfo, réfléchissez, la prochaine fois, avant de parler.
dimanche 10 septembre 2023
La vie des blogs.
Sur un des blogs que je lis et que je commente, un commentateur anonyme qui y sévit depuis des années vient de se voir qualifier par un autre commentateur de la sorte : «espèce de débile mental fanatique imbécile abruti le nez dans ses fesses analphabète menteur invétéré fasciste d'opérette nazi de poche »
Ces mots sembleront excessifs, mais pour qui connaît bien les interventions de celui qui s'en voit qualifié, ils sont des plus...modérés !
Mais l'un des problèmes soulevés par cet exemple est celui de la modération. Tous les blogs ne peuvent se payer le luxe d'un modérateur . Souvent le blogueur modère lui-même ou , hélas, refuse de modérer.
Chaque blog devrait se résoudre à exclure temporairement ou définitivement les commentateurs qui dépassent toutes les bornes.
Et quand un tel coimmentateur, au lieu d'être banni, continue régulièrement à sévir sur un blog, ou bien on s'adresse à lui dans les termes qu'on a vus, ou bien on se contente de ne jamais échanger avec lui. J'ai choisi la seconde attitude.
J'aime beaucoup La Bruyère Une phrase de lui me revient à l'esprit , que j'approuve pleinement :
« Il y a des gens d'une certaine étoffe ou d'une certaine qualité, avec qui il ne faut jamais se commettre. »
vendredi 8 septembre 2023
« L'Equipe » , le foot, le rugby, les supporters.
Un . « L'Equipe ». Je n'ai jamais acheté ce journal de ma vie.
Deux. Le foot. Je suis un des hommes, en France, qui s'y intéresse le moins. Je n'aurais pas l'idée de payer pour aller voir un match de foot.
Trois. Le rugby. C'est le dernier spectacle sur Terre que j'irais voir.
Et à la télé, il y a cent choses à regarder au lieu d'un match de rugby.
Quatre. Supporters. Ce sont des gens qui m'étonnent. Pourquoi soutenir une équipe de foot de sa ville contre les joueurs d'une autre ville ? Pourquoi soutenir une équipe de foot de son pays contre les joueurs d'un autre pays ? Pourquoi se réjouir ou se désoler qu'un ballon arrive au fond d'un filet ?
Langue française.
Impavide ou impassible ?
En février 1970, l'Association Défense de la langue française, l'Académie française a diffusé la mise en garde suivante. « Impassible et impavide. On confond à tort ces deux adjectifs que sépare une
nuance de sens importante. « Impassible » , dont le premier sens est : « non susceptible de souffrance », signifie, par extension : « qui est assez maître de lui pour dissimuler ses émotions ».
« Impavide, repris de latin en 1801 , qualifie la personne qui n'éprouve aucune peur.
Escalier ou escaliers ?
Un très large immeuble peut certes avoir plusieurs escaliers (escalier A, escalier B, escalier C..), mais un petit immeuble qui n'a qu'une seule suite de degrés a un escalier et non pas des escaliers. Dans ce dernier cas, on dira « monter ou descendre l'escalier ».
La faute (« des escaliers ») est néanmoins courante.
Prémisses ou prémices ?
On confond parfois l'orthographe de ces deux homonymes.
« Prémices » (pas de singulier) désigne les premiers produits de la terre ou du bétail. Au figuré, début. Ex. « Les prémices de la tyranniede Néron ».
Le second terme, « prémisse », désigne chacune des deux premieères propoistions d'un syllogisme, la majeure et la mineure. Ex. « La conclusion ne doit pas dépasser les prémisses ».
jeudi 7 septembre 2023
Adèle Van Reeth.
J'ai connu Adèle Van Reeth quelques années, en écoutant chaque matin sur France Culture une émission consacrée à la philosophie. Depuis quelques trimestres, elle a été remplacée par Géraldine
Muhlmann. Et j'ai appris qu'Adèle Van Reeth avait été nommée directrice de France Inter. Je n'en savais pas plus.
J'apprends qu'un article vient de lui être consacré dans « M , le magazine du Monde ». N'achetant pas « Le Monde », je ne peux lire ce magazine hebdomadaire qui est vendu avec « Le Monde ».
Je viens d'aller lire cet article dans ma médiathèque dieppoise.
J'apprends bien des choses. A près une prépa littéraire, elle avait été admise à Normale Sup Lyon, mais n'a pas passé l'agreg. En 2011 , elle succède à Raphaël Enthoven, dans l'émission qui s'appelait alors « Les Nouveaux Chemins de la connaissance ». En cours de route, Adèle Van Reeth appellera l' émission « Les chemins de la philosophie ».
Elle invite parfois chez elle outre des amis peu connus du grand public, Caroline Fourest, l'avocat Richard Malka, Philippe Val (ancien directeur de France Inter), l'auteur de BD Joan Sfar, la rabine Delphine Horvilleur, le comédien Jean-Paul Rouve, la philosophe Cynthia Fleuyry, l'écrivain David Foenkinos, le philosophe Michael Foessel (qui fut reçu premier à l'agrégation)...
Elle a eu deux fils avec son compagnon Raphaël Enthoven.
J'écoute rarement France Inter. J'apprends à l'instant au téléphone par l'un de mes fils que des humoristes (que je ne connais pas), peu contents des changements décidés par la nouvelle directrice, ont beaucoup parlé d'elle sur France Inter.
mercredi 6 septembre 2023
POLITIQUE.
A mes yeux, les choses sont très simples. Nous avons vécu dans une France politique coupée en deux : la gauche et la droite, les socialistes et le RPR-UMP-LR.
Maintenant la France politique est coupée en trois : l'extrême gauche, l'extrême droite et le bloc central. N'aimant pas du tout les deux premiers, je lutte pour renforcer le troisième. Il est incarné en 2023 par le président Macron et son gouvernement. Dans trois ans, je serai aux côtés des successeurs du président Macron, dont je ne connais pas encore le numéro un.
EDITORIALISTE ?
Avant un débat d'une heure, à la radio, l'animateur indique aimablement le nom et la profession des participants. Je suis un peu surpris d'apprendre que le métier de l'un d'entre eux serait « éditorialiste ».Le nombre des métiers est immense.J'ignorais qu'éditorialiste soit un métier.
Le dictionnaire de l'Académie française, dernière édition, définit « éditorialiste » en ces termes :
« Journaliste qui rédige habituellement l'éditorial d'un périodique » et « éditorial » ainsi : « Article qui exprime, sur une question de fond ou d'actualité, l'opinion de la direction du journal, d'une revue. ».
Autrement dit, le participant du débat était journaliste de profession et non pas éditorialiste. C'est la direction du journal qui l'avait chargé, parfois, d'un certain type d'article. Au vrai , annoncer quelqu'un comme « éditorialiste » est une façon de louer l'invité, qui ne serait pas un journaiste ordinaire, mais une sorte de super-journaliste , de journaliste-vedette.
lundi 4 septembre 2023
« Votre commentaire est en attente de modération".
A mon humble avis, tous les blogs de France et tous les espaces offerts aux commentateurs devraient répondre par ces mots-là ou des mots approchants, plutôt que de publier mécaniquement tout ce qui est envoyé.
On m'objectera que je suis un censeur impitoyable et que je crains la liberté d'expression. Nullement.
Ma raison est la suivante : Dans le flot des commentaires peuvent apparaître des appels au meurtre, des insultes racistes, des propos obscènes, des phrases diffamatoires, des propos délirants relevant de l'hôpital psychiatrique, ...
Certains blogs acceptent tout. Certains publient d'abord tout, puis, après un certain temps, relisent tout, et prennent des sanctions contre ceux qui se comportent mal. C'est une moins bonne attitude que celle que je recommande, car ce qui est inadmissible salit et déshonore le blog qui l'a d'abord accueilli.
Enfin, idéalement, il me semble que dans ces espaces , tout serait plus clair si chacun signait de son vrai prénom et de son vrai nom, au lieu de recourir à un pseudonyme, et, horreur suprême, à une série de pseudonymes.
dimanche 3 septembre 2023
ORTHOGRAPHE, PRESSE ECRITE ET BLOGS.
Je dois d'abord confesser avoir été professeur de Lettres toute ma vie et , on devinera que je suis assez sensible aux erreurs d'orthographe.
En lisant la presse écrite , toute erreur d'orthographe me fait sursauter. Plusieurs journaux peuvent s'offrir un correcteur. Tous ne le peuvent pas.
Sur les blogs, l'orthographe est aussi un problème. Un blog , celui de Philippe Bilger, a une chance exceptionnelle. La femme du blogueur a été correctrice de profession dans l'édition. Elle corrige non seulement les (très rares) inadvertances de son mari, ancien magistrat, mais aussi toutes les erreurs des commentateurs.
Tous les blogs n'ont pas cette chance, qu'ils acceptent ou non des commentateurs. A mon humble avis, tout blogueur qui n'est pas aidé d'un correcteur compétent, devrait au moins se relire trois fois avant d'enregistrer sa prose .
Cela ne suffit pas. Il doit recourir le plus souvent possible au petit Larousse ou au petit Robert. Cela ne suffit pas. . Il est in-dis-pen-sable d'utiliser un bon Dictionnaire des difficultés de la langue française, le meilleur étant à mon sens celui de Jean-Paul Colin, éd. Le Robert.
Je me résume.Tout blogueur devrait se soucier le plus possible de l'orthographe, et, pendant que j'y suis, de la langue française.
Il est aussi conseillé de penser avant d'écire.
samedi 2 septembre 2023
"Manuel Bompard, député LFI, veut saisir le Conseil d’État pour empêcher l’interdiction de l’abaya à l’école, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, s’est dite “honorée” de la participation de Médine au “grand entretien” qu’elle organisait dans le cadre de l’université d’été de son mouvement. Deux nouvelles preuves, après tant d’autres, de l’existence de l’islamo-gauchisme, concept remis en cause par ceux-là mêmes qui organisent cette convergence entre deux visions du monde “révolutionnaires” : l’une néo-bolchevique, revancharde et autoritaire, et l’autre islamiste, frériste et salafiste.
Mais si la coordination des deux mouvements et leurs soutiens réciproques sont toujours plus évidents, la défense affirmée du chanteur Médine après son tweet antisémite à l’encontre de Rachel Khan par tous les Insoumis jusqu’au leader historique Jean-Luc Mélenchon révèle aussi un composant de base de l’islamo-gauchisme peu pris en compte par les analystes de ce phénomène politique. La rhétorique de l’excuse, voire le déni du caractère antisémite des propos du rappeur, ne relève pas seulement d’un islamo-clientélisme (que l’on retrouve d’ailleurs aussi à droite même s’il joue en mineur). Le cynisme de l’intérêt électoraliste s’articule en fait étroitement à une conviction idéologique ancienne remastérisée et qui s’affiche de manière de plus en plus décomplexée : “l’antisémitisme de gauche”.
Qu’il soit prosélyte ou réislamisé à son insu, Médine coche quoi qu’il en soit toutes les cases de l’idéologie politico-religieuse islamiste : anti-laïque, misogyne, homophobe, victimaire, décolonial anti-Français et antioccidental, et bien sûr antisémite. Au demeurant, les paroles dont il est question cette fois relèvent d’un antisémitisme particulier, très contemporain en quelque sorte : celui qui consiste à considérer les Juifs comme des privilégiés qui profiteraient et se glorifieraient de la Shoah. La diffusion du slogan “privilège Juif” sous la forme moderne du tweet syncrétise cette détestation des Juifs comme groupe privilégié à tous les sens du terme. La thématique du Juif et de l’argent y est sous-jacente, mais surtout un nouvel élément vient s’y ajouter sur le mode du favoritisme : les Juifs bénéficieraient d’un traitement de faveur dans la concurrence victimaire.
Et ce “privilège” serait d’autant plus scandaleux que les Juifs assimilés aux Israéliens ne seraient même plus victimes, ils seraient devenus les bourreaux, les nouveaux nazis exterminant ledit “peuple palestinien”. Articulé étroitement à la défense de la “cause palestinienne”, l’antisémitisme du privilège utilise ainsi la chaîne d’identifications qui relie le Palestinien à l’Arabe, au musulman, à l’immigré, à l’ex-colonisé prétendument néo-colonisé. Cet antisémitisme à forte composante dite “antisioniste”, c’est-à-dire largement fondé sur une détestation et une volonté de disparition de l’État d’Israël, est précisément celui qui caractérise l’antisémitisme islamo-gauchiste.
Certes, l’électoralisme n’est pas étranger au soutien de LFI et de son leader maximo à un chanteur considéré comme l’idole “des quartiers”. La construction d’un “vote musulman” en sa faveur de la part de LFI est en effet indéniable. Le différentiel entre les chiffres de la population de religion ou de culture musulmane d’origine, en France et dans le département de Seine Saint Denis, est pour les estimations les plus basses, aux alentours de 30% : 10% sur l’ensemble du pays et 40% dans le 93. Si on rapproche ce chiffre du différentiel des votes obtenus par Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2022 (un peu moins de 22% versus près de 50% en Seine Saint-Denis et jusqu’à 61% dans la ville de Saint-Denis) on peut légitimement estimer que l’homothétie (qui est même une quasi-identité) entre les deux différentiels induit que les électeurs musulmans ont largement voté en faveur du candidat de LFI.
Mais pour se rallier ce vote communautaire, l’islamo-gauchisme ne fait pas la cour aux musulmans en leur promettant pleine intégration dans la nation française par l’égalité des chances et l’élitisme républicain. Car la grande majorité de l’électorat musulman des banlieues “défavorisées”, “d’éducation prioritaire” ou de “zones franches” (en fait mitées par les zones de non droit, rongées par les territoires perdus de la république et gangrénées par le narcotrafic) est imprégné par l’idéologie islamiste qui les “désavoue” de la France, de ses institutions, de sa culture et de sa langue. Pour séduire cet électorat, il s’agit donc de partager au moins certains éléments de la vision islamiste. Mais il ne faut pas croire que les islamo-gauchistes, ceux de LFI surtout, mais aussi en partie à ELV, s’alignent sur les positions islamistes uniquement par cynisme électoraliste. Un part de “sincérité”, c’est-à-dire de conviction, entre également dans ce positionnement. Les gauchistes partagent en effet avec les islamistes, en premier lieu, la détestation de l’Occident et de la France.
Alors, considérer les musulmans comme les nouveaux “damnés de la terre” coïncide bien avec la stratégie victimaire des islamistes. Comme tous les totalitaires, les islamistes inversent les termes de l’affrontement en présentant des agresseurs ceux qu’ils désignent comme leurs ennemis et dont ils font des cibles : les femmes seraient des tentatrices impures dont les “bons musulmans” doivent se garder en les maintenant dans un apartheid salutaire ; les militants laïques qui défendent la libre pensée contre les dogmes seraient des laïcards qui persécutent les musulmans ; les homosexuels seraient des corrupteurs pervers qu’il faut éradiquer ; les Occidentaux et en premier lieu les Français seraient des néocoloniaux cherchant à imposer leur culture frelatée dont il faut absolument “se désavouer”, et bien sûr, les Juifs libérés de leur statut de dhimmis, devenus des vainqueurs dans les guerres d’agression (de haute ou basse intensité) que subit Israël depuis sa création, doivent être combattus de la façon la plus vigoureuse, voire violente. Les Juifs sont dans cette vision actuelle perçus davantage comme des dominants à abattre que comme les “sous-hommes”, efféminés, désarmés, infériorisés, soumis, qu’avaient voulu en faire les califats et l’empire ottoman dans les territoires qu’ils ont contrôlés pendant des siècles.
En rejoignant la forme moderne de la haine des islamistes d’aujourd’hui à l’égard des Juifs, l’antisémitisme de LFI a réalisé lui aussi une mutation par rapport à l’antisémitisme de gauche historique qui insistait sur la relation des Juifs et de l’argent, les présentant comme le fer de lance du capitalisme. “L’antisionisme” de LFI entre ainsi davantage en congruence avec le populisme justicialiste qu’avec un parti de la lutte des classes. Désormais ce n’est plus l’abolition du prolétariat qui est à l’ordre du jour, mais la défense “des petits, des dominés, des discriminés, des exclus” contre “l’impunité des privilégiés, des élites, des dominants, des bénéficiaires de la mondialisation”. Au nom d’un égalitarisme délétère, cette gauche qui défend les revendications de l’islam politique sans se soucier de leur caractère anti-démocratique, antirépublicain et y compris sexiste, communie donc également dans l’antisémitisme avec l’islamisme.
LFI soutient ainsi le mouvement du BDS (“Boycott-Désinvestissement-Sanctions”) depuis 2014 alors que le slogan “Mort aux Juifs” y était déjà proféré sans complexe. C’est donc sans état d’âme que LFI a défilé en 2019 avec le CCIF, supportant sans broncher les slogans anti-Juifs et les ignominieux croissants jaunes que des militants islamistes avaient fait porter à des enfants, évoquant l’étoile de David imposée aux Juifs sous la botte nazie. Fin juillet 2022, une résolution hostile à Israël a été cosignée par 37 députés de gauche, majoritairement de LFI, condamnant un “régime d’apartheid institué par Israël à l’encontre du peuple palestinien”, accusant l’État hébreu d’avoir élaboré un système visant à “maintenir la domination d’un groupe ethnique-national-racial sur un autre”.
Mais ces alliances problématiques ne relèvent pas seulement d’une stratégie politique fondée sur la devise léniniste “la fin justifie les moyens”. Ainsi, la Radiographie de l’antisémitisme en France, publiée par Fondapol début 2022, indique que les sympathisants de LFI sont plus nombreux que la moyenne de la population française à adhérer à certains préjugés concernant les Juifs : 34 % affirment que “les Juifs ont trop de pouvoir dans le domaine de l’économie et de la finance” (moyenne des Français : 26 %), ou 47 % estiment que les Juifs “utilisent aujourd’hui dans leur propre intérêt leur statut de victimes du génocide nazi pendant la Seconde Guerre mondiale” (contre 30 % pour l’ensemble de la population).
La composante antisémite de cette gauche révolutionnaire devenue hégémonique n’est pas plus à remettre en doute que l’antisémitisme de l’islamisme, celui qui va jusqu’à tuer des Juifs partout dans le monde, de la France à Israël en passant par l’Argentine ou les Pays-Bas. La gauche démocratique héritière des Dreyfusards et de Léon Blum doit impérativement se ressaisir et reprendre l’offensive. La lutte pour la démocratie, la libre pensée, la libre disposition de son corps et l’égalité des chances par l’émancipation individuelle passe nécessairement par la lutte sans merci contre l’antisémitisme sous toutes ses formes. L’antisémitisme de LFI et des islamo-gauchistes de tous partis doit donc impérativement être dénoncé avec vigueur.
© Renée Fregosi"
Article qui vient d'être publié dans l'excellent webmagazine "Tribune juive"
vendredi 1 septembre 2023
Le sommeil du Président.
On me dit que le président Macron n'a besoin que de trois ou quatre heures par nuit. Et nul ne nous dit qu'il souffre d'insomnies.
Quelle chance et quel atout ! Je répète à tout l'univers soir et matin que je dors huit heures par nuit. J'ajouterai une information, qui va stupéfier le même univers au grand complet : Quand, pour une raison ou une autre, vraiment exceptionnelle, je ne peux dormir que sept heures, ça ne va vraiment pas.
On vient d'apprendre que le président Macron avait invité tous les chefs de parti pour échanger. Après coup, on a cette info : les conversations auraient duré de 15h à 3heures du matin!Je présume que cela n'a rien changé au sommeil du président. Mais tous les invités ne s'attendaient pas une telle soirée. Certains, les plus âgés, ont-ils bâillé, ont-ils piqué du nez, ont-ils dû être réveillés du coude par un voisin de table ? On en le saura peut-être pas. Attendons la page 2 du « Canard » (1euro 50 , sans milliardaires, sans pub, sans photos et sans foot), mercredi matin. L'un des invités, dont je ne suis pas vraiment un chaud partisan, Fabien Roussel , le chef du PCF, a réalisé un petit exploit : Il est venu à RTL , la lendemain matin à...7h40 ! Je conjecture qu'il a eu une nuit blanche et qu'il a dormi ensuite sept ou huit heures en rentrant chez lui. Les autres ont dû rentrer dare-dare au logis, bien faitigués, en s'excusant auprès de leur mari ou de leur femme.
Je reviens au président Macron, dont beaucoup de ceux qui me lisent sont des adversaires Je ne leur ai pas demandé leur appartencance partisane ou leurs préférences idéologiques. Je ne vais guère les combler en notant que cet homme politique a de nombreuses qualités et de nombreux talents.Son très léger besoin de sommeil lui permet de faire beaucoup de choses chaque jour. On vient d'en avoir une nouvelle preuve. Libre à chacun de peu goûter les choses qu'il fait. L'un de mes aimables correspondants, sur Facebook , vient de me dire que nous vivons , en France, dans une « dictature ». Le terme me paraît un peu fort. On m'accordera qu'il est permis de critiquer le président de la République. Et les critiques sont légion.
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