lundi 11 juillet 2022

Florilège Jules Renard (3) Métro : on entre dans la gueule populaire. Dieu. Encore un qui se croit immortel ! Personne ne souffre d'êtte moins intelligent que le voisin. Un homme qui aurait absolument nette la vision du néant se tuerait tout de suite.* (*Remarque de ma part : C'est du Cioran avant l'heure) Je n'ai pas la foi, mais j'ai de petites fois qui me soutiennent. Il faut écrire comme on parle, si on parle bien. Les hommes naissent égaux. Dès le lendemain, ils ne le sont plus. Chaque jour, je suis enfant, homme et vieillard. Je ne suis pas de ceux qui ont besoin d'aller à Venise pour s'émouvoir. C'est tout de même agréable d'entendre un avocat, même ordinaire. Cela parle bien. Un homme de lettres devrait au moins savoir parler comme eux. L'ironie doit faire court. Zola immoral ? Mais il pue la morale ! Le Paradis, c'est un château en Espagne. Dans ce coin du monde qu'est un village, il y a à peu près toute l'humanité. La Bruyère, le seul dont dix lignes prises au hasard ne déçoivent jamais. Qu'est-ce que Dieu ? Vous m'en demandez trop. Il y a des moments où tout réussit. Il ne faut pas s'effrayer : ça passe. C'est surtout en amitié que l'hypocrisie peut durer longtemps. Qu'est-ce que ça peut me faire que vous soyez patriotes, si vous êtes de malhonnêtes gens ? (Après avoir entendu « Pelleas » de Debussy) Le bruit du vent. J'aime mieux le vent. La littérature est un métier où il faut sans cesse recommncer la preuve qu'on a du talent pour des gens qui n'en ont aucun. (Quelque temps avant de mourir) Renault prend la pression de mes artères et l'aiguille marque vingt. C'est trop. (Jules Renard est mort à 46 ans)

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