lundi 18 février 2019


Le 18 février 2019


LA DICTATURE DU BRUIT

Ma chère femme écoute chaque après-midi KTO. Pendant une demi-heure, des prières sont dites à Lourdes par un religieux et peuvent être entendues dans chaque maison. Les mots ne varient pas d'un jour à l'autre. Changent ceux qui les disent, parfois un simple diacre. Nous avons une seule télé. J'écoute assez distraitement, lisant ou faisant autre chose dans mon canapé un ordinateur sur les genoux.
Aujourd'hui, une calotte rouge sur la tête du religieux me donne à penser qu'il s'agit d'un cardinal. Ce n'est pas fréquent. Le cardinal est noir et semble âgé. Son nom s'affiche sur mon écran :
Robert Sarah. Je clique son nom sur Wikipédia, par curiosité. Il me semblait vieux. Il est né en 1945 . Il a mon âge ! Pas vieux. Je lis, ce qui me le rend sympathique, qu'il a tenu tête « au sanglant régime marxiste de Sékou Touré ». A la bonne heure ! Il est devenu cardinal. Le pape en a fait le préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements .
Il a écrit trois livres. Le dernier, chez Fayard, en 2016 : « La Force du silence : Contre la dictature du bruit ». Quel merveilleux titre ! La dictature du bruit. Quand j'entendais parler de pollution, il m'est arrivé de dire : N'oubliez pas la pollution sonore. Mais la dictature du bruit, c'est à retenir.
Grand merci à ce prélat d'Afrique francophone. C'est un livre à lire.

2 commentaires:

  1. Et un cardinal à découvrir. En 2013, par réflexe d'internaute qui prend toutes les mauvaises habitudes, lesquelles sont contagieuses, j'avais bookmaké sur lui avant le conclave. Sur le forum où je l'avais fait, personne ne le connaissait. Depuis, il est devenu une sorte d'icône des tradis. Et pour cause: il est courageux. Il n'est pas dans l'air du temps. Il tient tête au pape. Il ne parle pas pour ne rien dire. Ses propos ne sont pas évasifs. Il voudrait que les liturgies soient plus souvent célébrées ad Orientem. Il est radical: un autre de ses livres co-écrit avec Nicolas Dia s'intitule "Dieu ou le néant". On sent qu'il a pu mettre sa peau au bout de ses idées. Il en a l'envergure. Il a quelque chose d'un martyr. De lui transpire une sainte austérité affirmée et pratiquée. Une ascèse d'athlète qui va lentement. Pas la même étofe catéchétique que Benoît XVI, mais la même ambition spirituelle. Le cardinal Sarah est devenu un papabile assez sérieux. L'Église a besoin d'un successeur de Pierre qui lui redonnent le goût de l'intériorité comme avait commencé de le faire benoît XVI. On est plutôt, actuellement, sous le gouvernement des effets de manche et de la déresponsabilisation des consciences. Ça devrait m'arranger, moi qui m'introspecte beaucoup en ce moment et qui ai tendance à me ronger les sangs, à "culpabiliser" en ne faisant pas toujours exactement la part de la culpabilité réelle et de la culpabilité imaginaire ou encore, me dit-on, à changer le repentir en remords qui viendrait du démon. On ne peut pas changer grand-chose à sa vie, à son tempérament, à son caractère, à son âme. Et pourtant il faut rester en travail d'enfantement de conscience. Une très belle prière que ma grand-mère lisait le soir s'adressait au Seigneur et lui disait ceci : "Je ne peux plus rien changer à ce qui est fait, mais tu peux tout transformer." L'Église a besoin de clercs qui nous apprennent à enfanter de notre conscience au purgatoire de notre âme. Le cardinal Sarah est de ceux-là. Je forme pour lui tous les vœux.

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  2. Cher Julien,

    J'avais trouvé le titre de ce livre merveilleux. Il se trouve que vous saviez une foule de choses sur ce cardinal...qui a failli être pape !
    Grand merci de ces informations.

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