CHATEAUBRIAND, SUICIDE, MONTHERLANT, CIORAN
On a failli ne rien pouvoir lire de Chateaubriand. Avant de quitter le manoir paternel, le futur écrivain fit une tentative de suicide qu'il nous raconte. Il mit une balle dans un fusil de chasse, mit le canon du fusil dans sa bouche, appuya sur la détente. Le coup ne partit pas. Il en fut quitte pour la peur et ne s'obstina pas, y voyant un signe du ciel.
On sait, en revanche, que sa sœur adorée, Lucile, réussit, elle, son suicide en 1804. J'ignore de quelle façon elle se suicida.
On sait, en revanche, que sa sœur adorée, Lucile, réussit, elle, son suicide en 1804. J'ignore de quelle façon elle se suicida.
A propos de suicide, Montherlant s'informa des années durant sur le suicide chez les Romains en consultant un grand connaisseur de la littérature latine, le jeune Gabriel Matzneff (toujours vivant, lui). Longtemps après, quasi aveugle, considérant que la somme de ses plaisirs ne compensait pas la somme de ses tristesses, Montherlant, après avoir comparé toutes les façons de se suicider, ne voulut pas rater son suicide. Il prit un revolver et le mit dans sa bouche. Par écrit, il chargea Gabriel Matzneff de disperser ses cendres sur le forum de Rome. Ce qui fut fait.
Quant à mon ami Cioran, ami de Matzneff aussi, il passa une partie de sa vie à vanter le suicide, et mourut de mort naturelle. Sa compagne, Simone Boué, agrégée d'anglais, qui fit bouillir la marmite, Cioran n'ayant jamais été salarié, elle, fut renversée par un voiture à Paris. Ah ! les bagnoles;;;