dimanche 9 février 2020

Racisme, derechef *

Nous avions eu, Monsieur, des échanges, il y a quelque temps, sur le racisme. Je n'avais pas l'intention d'y revenir. Nous avons eu d'autres sujets à traiter ici. J'ai approuvé beaucoup de vos interventions, par exemple sur les Gilets jaunes. Et sur bien d'autres sujets. J'admire votre talent et vos capacités réflexives et rédactionnelles.
Encore le racisme. Soit ! Vous me taquinez en me disant que je serais raciste ou, peut-être aussi, en me disant : Attention, si vous dites ça, on va vous dire que vous êtes raciste. Je vais donc répondre avec précision à vos taquineries ou à votre chiffon rouge.
Pour moi, les choses sont claires. Tuer un Juif, parce qu'il est juif, est un crime raciste. Tuer un Noir, parce que c'est un Noir, est un crime raciste. Dire à un Juif « Sale Juif » est une injure raciste. Dire à un Noir « Sale Noir » est une injure raciste. Vous étonnerai-je en vous disant que je désapprouve les crimes racistes et les injures racistes ? Je suis contre tous les racismes au sens précis du terme.
Mais il ne faut pas tout confondre. Un exemple simple. Ceux qui auraient l'idée saugrenue de sortir le mot « racisme » en croyant découvrir chez quelqu'un ce qu'ils appellent « islamophobie » perdent la boule et ne savent pas le sens des mots. Je ne crois pas à la religion musulmane, je n'ai aucune raison de l'aimer. Et je peux le dire, à l'occasion. Où est le racisme ?
J'en viens à mes récents scribouillages. On m'offre un livre. Je le lis. Je trouve amusante, dans ce livre, une série de détestations. Je comptais simplement, pour faire sourire, mettre la chose sous les yeux des lecteurs d'ici.
Le mot « negro spirituals » était dans cette liste.. Et je n'ai pas d'avis là-dessus, peu intéressé par la musique. Cette détestation, noyée dans une foule d'autres, est celle de l'écrivain Gallimard que je cite. Ecrivez-lui !
Dans la foulée, j'ai eu la fantaisie d'y aller de ma liste de détestations. Je n'aime pas entendre la langue arabe, sans la comprendre. Je préfère entendre la langue portugaise, que je ne comprends pas. Question de sonorités.  Où est mon racisme ? 
Enfin, féru de diététique , attentif à mon alimentation, songeant au sucre, au sel, au gras, ayant un poids idéal, je suis choqué de rencontrer une dame ou un homme de 120 ou 130 kilos. Le verbe « détester » est d'ailleurs inexact. Je plains ces gens. Ils me navrent. J'aurais envie de leur dire : Regardez-vous dans un miroir ! Pesez-vous ! Mangez moins ! Mangez mieux !Celui qui est affligé d'une obésité sévère est, pour moi, une énigme. Les conseils sont donnés partout : dans les journaux, à la radio, à la télé. Comment peut-on être encore obèse ?
Suis-je raciste de penser ce que je pense à cet égard et de le dire ? Le mot « raciste » n'est pas celui qui convient.
Je crois avoir répondu clairement à vos taquineries.

* Réponse à  un commentateur du blog de Philippe Bilger.

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