samedi 25 février 2023
Quand j'ai rencontré pour la première fois Cioran à Dieppe, où il avait, en plus de son appartement rue de l'Odéon, un petit appartement dans ma sous-préfecture, je m'étais mis en tête alors de traduire "Ainsi parlait Zarathoustra". J'étais bien équipé. J'avais (et j'ai toujours), les "Werke in drei Bänden", édition Karl Schlechta, recommandée par mon professeur d'Université, Alexis Philonenko (reçu premier du premier coup à l'agrégation et auteur réputé d'une centaine de livres, bien supérieurs à ceux du minuscule Onfray). J'ai acquis toutes les traductions françaises existantes et je me suis servi des meilleurs dictionnaires français (Littré, etc.). J'étais plein d'ambition. Je savais notamment que Nietzsche était (avec raison) grand lecteur de Voltaire. Or, Voltaire, en langue française, n'écrit pas "Zarathoustra", mais "Zoroastre". Dès le titre, ma traduction fut donc "Ainsi parla Zoroastre".
Une de mes 3 500 relations (baptisées "amis") sur Facebook, philosophe et écrivain, sélectionné pour le Goncourt, en sortant de Normale Sup, a consacré un an à retraduire ce livre. Et il a traduit le titre comme je l'avais fait dans l'anonymat le plus complet dans les années 80. Je lui ai dit mon approbation.
Manquant de persévérance, je n'ai pas terminé ma traduction, qui dort dans un tiroir.
Je reviens à Cioran (en Pléiade en 2023 (!)) qui, lors d'une de mes cent promenades avec lui, me posa vingt questions. "Comment avez-vous traduit ceci ? comment avez-vous traduit cela ?"
Roumain, devenu écrivain français, il était marié à une agrégée d'anglais, Simone Boué, et... connaissait le texte... allemand de notre livre presque presque par coeur.
Je pourrais en dire plus mais je m'arrête là pour aujourd'hui.
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