mardi 28 mars 2023

Un incendiaire frustré. J'habite, certains le savent, à Dieppe, petite ville normande (30 000 habitants) au bord de la mer  , dont le maire est communiste (PCF). Ces temps-ci, dans les grandes villes, et d'abord à Paris, tous les Français ont pu voir à la télé que les manifs s'agrémentaient de diverses activités : vitrines brisées et/ou pillées, mobilier urbain détruit, incendies (lors d'une manif récente à Paris, on a pu dénombrer plus de 400 incendies). Dans ma sous-préfecture, les choses sont plus classiques. Rendez-vous est pris devant la gare : les cortèges démarrent (en tête chefs cégétistes et élus communistes) et le grand moment est le passage triomphal dans la grande-rue. Inutile de préciser que personne ici n'est cagoulé, que les vitrines ne sont pas brisées et qu'on ne met le feu à rien. Comme d'habitude la manif s'est déroulée ainsi ce mardi 28 mars. Et comme d'habitude, je suis resté chez moi. Mais vers 16h, les pompiers ont été appelés dans une rue parallèle où je vis...pour deux petits incendies, éclatés à cinquante mètres de distance dans deux bacs gris contenant des sacs-poubelles. Un seul incendie de ce genre aurait pu être causé par le jet d'un mégot mal éteint, mais deux incendies distants de cinquante mètres prouvent incontestablement l'intention incendiaire. Comme c'est la première fois de ma vie que ces choses arrivent dans ma rue, je ne peux que faire le lien avec la manif de ce matin. Ma supposition est la suivante : un manifestant (enthousiasmé par les beaux incendies déclenchés par les manifestants parisiens), empêché par les délégués CGT et PCF qui encadraient le cortège du matin , a voulu faire , pas vu pas pris, comme les gens de la capitale. Comme un des deux bacs gris incendiés touchaient le mur de mon petit immeuble, sans l'arrivée des pompiers, j'aurais très bien pu mourir carbonisé , en compagnie de quelques voisins. Quand j'ai entendu parler de manif ce matin, mon imagination n'allait pas jusque-là.

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