JUIFS. Très âgé, je ne quitte jamais ma sous-préfecture depuis treize ans. Si j'habitais à Paris ou dans une grande ville, j'aurais participé à coup sûr aux manifestations contre l'antisémitisme le dimanche 12 novembre 2023. Pour mille raisons. Je ne suis pas Juif, mais, depuis toujours, je suis ami des Juifs et j'admire et je soutiens l'Etat d'Israël. Je suis un peu surpris, tous ces temps- ci, d'entendre presque tous les politiques de mon pays parler des Juifs en disant « Les Français de confession juive ». Je précise à qui ne le saurait pas que le terme « confession » dans les cinq mots cités signifie « religion ». Or, quand on prétend manifester contre le racisme dont sont victimes les Juifs en France, on devrait dire « Les Français Juifs » et non pas « les Français de confession juive ». Pourquoi ? Parce que , lorsqu'on est Juif , on peut pratiquer la religion juive ou non. Et que le Français Juif peut être victime de paroles ou d'actes racistes, même s'il est agnostique ou athée. Il peut même être de religion catholique, comme le fut le cardinal Jean-Marie Lustiger. Né Aron Lustiger, il découvre l'antisémitisme au lycée Montaigne : « Je me suis fait casser la figure parce que Juif par des garçons qui me disaient « Cela ne te regarde pas : Tu es un sale Juif . »