samedi 25 mai 2019
La Société Française de Philosophie exprime sa très grande préoccupation à
l’annonce des récentes déclarations du Président de la République du Brésil et du
Ministre brésilien de l’Éducation, concernant l’enseignement de la philosophie et de la
sociologie dans les universités fédérales brésiliennes.
Le projet de réduire drastiquement le financement public pour ces domaines de
l’enseignement et de la recherche part d’un principe contraire à l’expérience en
réduisant l’utilité sociale des savoirs à un rapide retour sur investissement. Contre
toute tradition, il oppose entre elles les disciplines universitaires en affichant une
priorité pour la formation des vétérinaires, des médecins et des ingénieurs.
Les départements de philosophie et de sociologie des universités brésiliennes sont
des institutions particulièrement vivantes, dynamiques, et productives, tant sur le plan
de la recherche que sur celui de l’enseignement. Elles sont reconnues dans le monde
entier et particulièrement bien intégrées à la vie académique internationale. La
coopération universitaire franco-brésilienne en philosophie a de fort longue date
constitué un important axe d’échanges pour nos deux pays. De nombreux projets de
recherche et programmes de formation communs ont été développés. Avec les mesures
qui s’annoncent, cette ouverture et cette coopération internationale seraient gravement
compromises.
En outre, l’annonce d’une brusque diminution du budget des universités fédérales,
assortie d’une mise en cause de la qualité des activités d’enseignement et de recherches
qui s’y mènent, ne fait que renforcer l’inquiétude de la communauté académique
internationale.
Au nom de la conception libérale de l’enseignement et de la recherche qui a toujours
fait l’honneur des universités partout dans le monde, au nom de la tradition de
coopération franco-brésilienne dans le domaine universitaire, la Société Française de
Philosophie se joint à toutes les voix qui, au Brésil comme hors de ses frontières,
appellent le gouvernement brésilien à revenir sur ces décisions funestes.
Pour le Bureau,
le Président,
Denis Kambouchner
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