Aux critiques d'Emmanuel Faye, je fais lire ceci :
"Un second versant du travail de Faye est consacré à la critique de la dissémination dans la culture de la vision du monde nationale-socialiste. La publication en 2005 de son Heidegger, l'introduction du nazisme dans la philosophie, traduit depuis en cinq langues, a suscité une discussion internationale et de nouveaux travaux. S'appuyant sur deux séminaires alors inédits dont il a édité dans ce livre de larges extraits, Faye a considéré que les fondements de l'œuvre de Martin Heidegger, avec son appel à l'« extermination totale» de l'ennemi intérieur « incrusté dans la racine la plus intime du peuple» (cours de l'hiver 1933-1934), et son séminaire d'« éducation politique» nazie de la même date, qui compare la relation entre l'Être et l'étant et celle unissant l'État hitlérien au peuple germanique, étaient trop radicalement ancrés dans un national-socialisme exterminateur pour constituer une philosophie. Ils correspondraient bien plutôt à un « racisme ontologisé ». Sur la réception allemande du livre, on peut se reporter à l'étude de Sidonie Kellerer parue dans Sens Public.
À propos des Conférences de Brême de 1949, dans lesquelles Heidegger met en doute la capacité des victimes des camps d'extermination de mourir (sterben) à proprement parler parce qu'elles ne seraient pas « dans la garde de l'Être », Faye a formé, dans son livre sur Heidegger, le concept de « négationnisme ontologique ».
En 2006, il a appelé dans Le Monde à l'ouverture des Archives Heidegger à tous les chercheurs. Il a été interviewé en décembre 2013 dans l'hebdomadaire allemand Die Zeit sur la vision du monde antisémite de Heidegger à propos de la parution de ses Cahiers noirs. La publication par Faye en 2014 aux éditions Beauchesne, dans la collection « Le Grenier à sel », d'un ouvrage collectif international intitulé Heidegger, le sol, la communauté, la race et regroupant des études de François Rastier, Sidonie Kellerer, Johannes Fritsche, Julio Quesada, Robert Norton, Jaehoon Lee et Gaëtan Pégny, a marqué l'émergence d'un nouveau courant international d'études critiques sur le corpus heideggérien et sa réception. On peut se reporter à la recension d'Édith Fuchs dans la Revue d'Histoire de la Shoah."
Cela me paraît éclairant.
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