SNCF
Je suis habitué aux clochards. Dans ma
petite ville, il y en a. La plupart sont par terre, le dos au mur,
parfois avec un chien, et une sébile devant eux.
Je dois aller à la gare ce matin
acheter un billet de train pour ma femme qui va aller à la ville d'à
coté à 14h. Je fais ça pour lui
éviter de faire la queue , voire de rater son train.
La gare est à dix minutes de chez moi.
J'y vais à pied. A vingt mètres de la gare, j'aperçois un clochard
devant la porte d'entrée. Effrayant. Habillé en rouge, une barbe
longue et large, une tignasse ébouriffée noire. Comme il me fait
peur, j'essaie de ne pas le frôler. Et comme il fume, je pense qu'il
va me demander si je n'ai pas une cigarette. Mais non ! Ouf.
Plus de peur que de mal.
Je me dirige vers les guichets. Deux
guichets. Un fermé, un ouvert. Je fais la queue .Je pose
quelques questions,à l'employée, très souriante et très polie,
j'achète mon billet. J'allais partir.
Je vois passer mon effrayant clochard
derrière elle. Il ouvre le deuxième guichet, momentanément fermé
pour pause cigarette, d'où la queue.
J'imagine que personne, dans sa
hiérarchie n'a osé lui faire l'ombre d'une observation sur sa tenue
sur sa présentation, sa barbe énorme, sa tignasse ébouriffée. Je
suppose que, lorsqu'il y a des grèves, ce monsieur est des plus
acharnés. Si ce monsieur était chargé de nettoyer les voies
ferrées ou même de faire des réparations dans un atelier loin de
la clientèle, cela pourrait s'admettre. Mais, me semble-t-il, un
guichetier est là pour accueillir la clientèle. Ce n'est pas
convenable.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire