« C'est un con »
Mes journées sont réglées comme du
papier à musique. Je me lève tôt. Après mon petit déjeuner, je
vais au café à 8h30, lire un Pléiade une heure, avec un cahier et
un stylo, j'écoute l'invité politique de Bourdin , en baissant le
son (on me laisse la télécommande) quand l'invité me déplaît.
Récemment, un client que je n'avais jamais vu se met devant moi,
puis s'assied en débutant par cette phrase « Vous lisez un
Pléiade?" La conversation s'engage : littérature,
philosophie, politique...Vers la fin , il insiste pour je lui donne
mon mail, car il a un site sur le Net et souhaite me faire découvrir
ses écrits. Je le lui donne. Je reçois un message dans les jours
suivants. Son nom, très rare, m'apprend qu'il s'agit d'une sommité
universitaire parisienne émérite, conférencier , qui écrit
dans une revue prestigieuse.
Chacun a ses qualités et ses défauts
et en une heure de conversation, on montre beaucoup de soi.
Une chose me surprend un peu dans ses
propos : la fréquence du mot « con ». Sartre avait
une tête de con , Bourdin est un con, Wauquiez est un con....
Je ne lui ai pas dit, mais je le pense : l'usage de ce mot qui
signifie à peu près « stupide », « bête »,
« idiot » est censé décrier définitivement celui dont
on parle, mais n'instruit pas vraiment. Aurais-je dû prendre la
défense des gens qualifiés ainsi ?
Sans doute. Je ne l'ai pas fait. Quand
on parle d'un philosophe, d'un politique ou d'un journaliste, on
devrait être précis et dire ses raisons de l'apprécier ou non, à
mon humble avis, et se dispenser du mot « con ».
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