jeudi 19 septembre 2019


Un euro 20 ou deux euros 80

Retraité depuis neuf ans, je ne meurs pas de faim. Je vis. Heureux locataire d'un 80
m2 en province, heureux possesseur d'une petite voiture et d'un garage, je mange convenablement, je m'habille en confection correctement, je ne voyage pas, je ne vais ni au restaurant, ni au concert, ni au théâtre,je ne fume pas, je bois de l'eau,je dépense chaque mois ce que je gagne. Je ne fais pas d'économies.
Je ne suis pas endetté.Ayant une une bibliothèque acquise en une vie, j'emprunte maintenant des livres récents à la bibliothèque municipale, où je vais lire la presse nationale, hebdomadaire et quelques revues mensuelles.

Chaque matin, depuis que je suis retraité, j'achète « Le Parisien », dont je connais très bien le prix :
un euro vingt. Ma femme en a besoin, notamment pour faire des « mots fléchés », et consulter les programmes télé. Je ne fais pas de mots fléchés, mais je lis quelques articles de ce journal assez terne.

Ce matin, j'apprends qu'il n'y a pas de « Parisien ». Grand embarras. Je demande s'il y a une grève. Je n'ai pas eu de réponse claire. Que faire ? Acheter un autre journal.
Je vois « Le Figaro », « Le Monde »...Avant d'acheter , je regarde le prix. Je me demande si je rêve. Deux euros 80, chaque journal ! Certes, ils sont plus épais et plus riches. Je le sais bien, puisque je les parcours en bibliothèque . Mais je n'avais pas songé à regarder le prix depuis neuf ans.
Je m'apprêtais à revenir bredouille au logis, quand j'ai jeté un œil sur le tourniquet contenant d'autres journaux  : « Canard enchaîné » (que j'entrelis en bibliothèque sans regarder son prix) : un euro 2O. A la bonne heure ! C'est dans mes prix. Voilà des gens raisonnables ! Et pourtant, il n'ont pas de revenus publicitaires. J'ai acheté. Ma femme n'a pas été contente de mon achat.


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