mercredi 14 septembre 2022

USUELS Je n'apprendrai rien à tous les universitaires, à tous les blibliothécaires, à tous les professseurs, à quelques autres, mais je le dis à qui ne fréquenterait aucune bibliothèque. On appelle « usuels » les livres qui ne peuvent pas être prêtés pour la raison que tout lecteur présent dans la bibliothèque peut avoir à les consulter pour obtenir les renseignempents dont il a besoin. On devinera que les dictionnaires et les encyclopédies sont des usuels par excellence, même s'il y en a d'autres. Cela dit, « l'héritage » que je viens de faire (et dont j'ai parlé récemment) de 4 volumes de l'Encyclopaedia universalis a déclenché, chez votre serviteur, l'envie de téléphoner. A qui ? A la directrice de la médiathèque de Dieppe. Il y a plusieurs trimestres, j'avais soulevé un problème. L'Encyclopaedia universalis et l'extraordinaire TLF (immense dictionnaire fort coûteux qui contient le plus d'informations sur les mots du XIX et du XX e s.) se trouvaient dans un endroit singulier, par routine. La médiathèque quand on entre contient une foule de BD, des livres pour enfants, des journaux, des romans. Au premier étage, pour qui veut étudier, les livres de philosophie,d'histoire, de politique, des dictionnaires ,etc. La médiathèque est ouverte tous les jours. Enfin au sous-sol, un Fonds ancien, ouvert deux après-midi par semaine seulement. Or, c'est dans ce sous-sol que la routine avait décidé de mettre , à côté du Littré (!), le TLF et l'Encyclopaedia universalis. J'ai poliment, d'abord verbalement, puis par écrit émis le vœu que ces deux merveilles soient mises au second étage, ouvert tous les jours, dans la zone « étude ». Je n'ai pas été entendu. Ayant écrit à la mairie, j'ai reçu quatre mois plus tard une réponse fort polie du directeur des affaires culturelles (qui avait intérrogé le responsable du fonds ancien, hostile à ma demande). Je résume : On regrettait , mais ce n'était pas possible. Bien des mois plus tard, je veux savoir si la situation s'est améliorée. Je téléphone à la directrice de la médiathèque. J'apprends qu'elle a pris sa retraite. Je téléphone au responsable du fonds ancien. Je lui demande où sont l'Encyclopaedia universalis et le TLF, toujours dans le fonds ancien ou au second étage dans la zone « étude ». Réponse : ailleurs. Où cela ? Derrière le mur du fonds ancien, dans la Réserve. Si l'on veut consulter un volume, il faut faire une demande écrite. J'objecte : « Mais ce sont des usuels ! ». Réponse : « Le TLF est en ligne et personne ne consulte l'Encyclopaedia universalis. » Moi : « C'est votre réponse? » Lui : « C'est ma réponse. » « Bon, au revoir Monsieur. » Lui : « Bonne journée. » Voilà pourquoi votre fille est muette. Résumons : Ces deux usuels suprêmes, qui ont été achetés une fortune, sont derrière un mur, dans la réserve, et pour consulter un volume, il faut remplir un formulaire détaillé, nom du demandeur, adresse, nom de l'ouvrage demandé.... C'est comme ça et pas autrement. Circulez ! Il n'y a rien à voir. Et ne venez pas nous enquiquiner. Copie au Maire de Dieppe et au ministre de la Culture

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