Le 24 octobre 2018
Téléphones portables
L'élève de Créteil qui pointait un
revolver factice sur une enseignante a fait couler beaucoup d'en-cre
et de salive. Je n'y reviendrai pas. Il y aurait pourtant mille
choses à dire à ce sujet. Mon sujet du jour n'étant pas celui-là
mais l'invasion du téléphone portable , on pourrait se poser
cette question : le téléphone a-t-il joué un rôle majeur
dans cette scène ? La réponse est : Oui.
Lisant le compte rendu du procès Tron
par Stéphane Durand-Souffland dans Le Figaro, je relève ceci :
(Par décision du président du tribunal) « L'usage du
téléphone portable, et donc de Twitter, est est prohibé pour les
spectateurs de l'audience. » On précise aussi que ceux qui
n'obtempèrent pas seront expulsés. A la bonne heure !
Le téléphone portable, qui rend les
services que l'on sait, est aussi devenu un véritable fléau. Dans
les théâtres, les salles de concert,les écoles, collèges et
lycées, dans une foule de réunions...
Un cas particulier, particulièrement
insupportable, est le fameux selfie. Selon moi, les hommes
politiques, par exemple le chef de
l'Etat, celui-ci,et ses successeurs, devraient
refuser de s'abaisser à ces singeries.
Je me pose enfin une question, moi qui
ne photographie absolument rein, que font les gens de ces milliards
de milliards de photos ?
Le téléphone portable est une prothèse qui a changé la face du monde (comme François Fillon disait que la révolution numérique en a déplié l'étoffe). Il ne fait pas seulement que des gens préfèrent saisir les informations qui les concernent par l'oreille au moment où ils devraient regarder ce qui se passe sous leurs yeux. Ils pourraient se faire renverser, des fois qu'on leur ait dit: "Je t'aime". Il n'est pas seulement le miroir tendu à notre attention de la VDM des passants qui tiennent à nous la faire partager. Il a profondément modifié la vie de couple: "Allô, t'es où?" Tu m'appartiens, donc je te flique. Et je te fais partager mon ennui : "Allô, c'est moi, je suis dans le train, j'arrive dans cinq minutes, seras-tu là?" Qui ne pourrait dire: "C'est moi?" De l'évidence d'être soi. "Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part" est le titre du premier recueil d'Anna Gavalda qui, selon moi, ne tient pas les promesses de ce titre magnifique.
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